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Séance annuelle de l’Académie des beaux-arts

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SÉANCE ANNUELLE DE L’ACADÉMIE DES BEAUX-ARTS.

C’était hier samedi que pour la seconde fois, depuis que le jugement des grands prix de musique lui a été rendu, l’Académie des Beaux-Arts faisait exécuter solennellement la cantate du prix de Rome. – Rappelons en quelques mots l’historique du concours de cette année. Six candidats s’étaient présentés au Conservatoire, pour prendre part à la composition préparatoire pour le grand prix : c’étaient MM. Ehrhart, élève de M. Reber, Véronge de la Nux, Corbaz-Marmontel, Hillemacher et Paul Puget. Dans ce premier concours, M. Ehrhart, second grand prix de l’année dernière, fut classé le premier. Pour la composition de la cantate (Mazeppa, paroles de M. de Lauzières), la lutte s’établit entre M. Ehrhart et M. Puget ; une remarquable sûreté de style, un choix délicat des harmonies, une grande distinction mélodique, telles étaient les qualités qui recommandaient M. Ehrhart aux préférences du jury, mais la cantate de M. Puget, plus scénique, plus vivante, répondant mieux aux exigences du drame lyrique, fut préférée à celle de son concurrent par une majorité de 23 voix sur 29. M. Paul Puget, élève de V. Massé, est le fils de l’ancien ténor du Théâtre-Lyrique, et le frère du chanteur que nous avons entendu débuter à l’Opéra-Comique. M. Ehrhart ayant eu le second prix l’année dernière, ne pouvait avoir cette année que le premier. Il a dû se retirer, ce qui a fait gagner un rang aux deux concurrents placés après lui ; MM. Hillemacher et Corbaz-Marmontel, tous deux élèves de M. François Bazin, ont eu, l’un le second prix, l’autre une mention. 

Au commencement de la séance, on a exécuté l’œuvre envoyée de Rome par M. Lefebvre (2e année). C’est une ouverture intitulée le Jugement de Dieu ; elle est bien écrite, dans le style classique allemand. On y sent souvent l’inspiration de Mendelssohn et une étude approfondie et intelligente de l’instrumentation moderne. Nous y avons remarqué un très charmant andante pour clarinette, dans lequel la mélodie, soutenue par les harpes, est pleine de poésie et d’élégance et le finale en 12/8 d’un rythme entraînant vigoureux. [...]

La cantate de M. Puget, prix de Rome de 1873, terminait la séance. Ce morceau qui, comme nous l’avons vu plus haut, a obtenu le prix à une majorité de 23 voix sur 29, est une scène lyrique sagement proportionnée et intelligemment distribuée, qui semble révéler chez l’auteur de réelles dispositions dramatiques. Elle est écrite d’un style un peu lâché et sans originalité, mais avec facilité. Le début est des plus heureux et contient les deux meilleures pages de l’œuvre c’est-à-dire une polonaise élégante et bien rythmée, et une très jolie romance de soprano, qu’on a acclamée tout d’une voix. La mélodie en est distinguée, poétique, c’est une page des plus heureuses. Le reste de l’œuvre ne contient rien qui distingue la cantate de M. Puget des compositions de ses prédécesseurs. Mlle Fidès Devriès, MM. Bosquin et Bouhy exécutaient la scène lyrique de MM. de Lauzières et Puget.

H.Lavoix fils.

Persone correlate

Giornalista

Henri LAVOIX

(1846 - 1897)

Compositore

Paul PUGET

(1848 - 1917)

Compositore

Charles-Édouard LEFEBVRE

(1843 - 1907)

Documenti e archivi

Permalink

https://www.bruzanemediabase.com/it/node/20767

data di pubblicazione : 02/11/23