Cantique de Jean Racine op. 11
Au terme de ses onze années d’études à l’École de musique classique et religieuse (dite « École Niedermeyer »), Fauré remporte en 1865 le premier Prix de composition avec son Cantique de Jean Racine. L’œuvre repose sur l’un des hymnes du Bréviaire romain traduits en vers par Racine en 1688. Il semble que le jury ait dispensé le musicien de l’orchestration habituellement requise pour le concours de fin d’année, l’œuvre étant destinée à un chœur accompagné par un orgue ou un piano. En dépit de son statut d’exercice, la partition est en tout cas une admirable réussite. D’une polyphonie souple et maîtrisée, elle dégage un rare sentiment de ferveur. Elle est dédiée à César Franck, avec lequel Fauré avait noué une relation de respectueuse sympathie. Dès 1866, le musicien arrange l’œuvre pour harmonium ou orgue et quintette à cordes. C’est justement Franck qui en dirigera la première audition à la Société nationale de musique, le 15 mai 1875. Vers 1905, Fauré adapte enfin la partition à l’orchestre. Cette dernière version sera donnée le 28 janvier 1906, lors d’un concert de la Société des concerts du Conservatoire, sous la direction de Georges Marty. On ne saurait mieux dire, à propos du Cantique de Jean Racine, que Philippe Fauré-Fremiet (fils et biographe du musicien) : « La limpidité du dessin, la pureté de l’harmonie, la gravité de l’inspiration, expriment un sentiment classique, qui, sans artifice, épouse mot à mot le clair langage racinien. Toute la plénitude qu’atteindra plus tard l’art de Gabriel Fauré ne retirera rien à la jeune perfection de ces quelques pages d’une si aristocratique piété. »
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La scuola franckiana
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data di pubblicazione : 06/09/23
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