Ciboulette
Opérette en 3 actes et 4 tableaux créée au théâtre des Variétés (Paris) le 7 avril 1923.
« Acceptez-vous composer musique opérette traditionnelle, dans cadre Halles, comme Fille Angot ? » En 1921, quand Reynaldo Hahn reçoit ce télégramme de Robert de Flers, il est déjà auteur de nombreux succès, mais n’a pas encore abordé l’opérette. Ce genre bien français – menacé par son équivalent viennois et l’arrivée de la comédie musicale américaine – connait alors une destinée nouvelle. Les auteurs situent volontiers l’action de Ciboulette dans un Paris fin-de-siècle dont le décor s’étale du quartier des Halles aux salons mondains, en passant par l’excursion dominicale à Aubervilliers. L’argument hérite à la fois de Véronique (Messager) et des Scènes de la Vie de Bohème (Murger), au point que l’on retrouve un Rodolphe vieillissant sous les traits de Duparquet. Sur le plan musical, Hahn souhaite renouer avec les opérettes du xixe siècle, leur raffinement, leur humour, leur beau sentiment, qu’il traite avec son propre goût, particulièrement éclectique. Les références au grand répertoire sont nombreuses (citation du duo de St-Sulpice de Manon de Massenet lors des retrouvailles de Roger et Zénobie ou encore l’évocation anachronique de Rodolphe et Mimi de La Bohème de Puccini par Ciboulette au IIe acte), de même que les citations populaires, telles que Il court, il court le furet ou la célèbre valse Les Roses d’Olivier Métra. La création au théâtre des Variétés avec Edmée Favart (Ciboulette) et Jean Périer (Duparquet) est un triomphe au point que la critique proclame aussitôt la « renaissance de l’opérette française ». Aujourd’hui encore, Ciboulette marque par la qualité de sa prosodie, venue du music-hall, l’usage du mélodrame peu courant à l’opérette, ou encore la qualité de ses harmonies nouvelles.
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Pubblicazione
Reynaldo Hahn. Un éclectique en musique
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data di pubblicazione : 25/09/23
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