Études pour piano
Livre I : 1. Pour les « cinq doigts » d’après M. Czerny – 2. Pour les tierces – 3. Pour les quartes – 4. Pour les sixtes – 5. Pour les octaves – 6. Pour les huit doigts.
Livre II : 7. Pour les degrés chromatiques – 8. Pour les agréments – 9. Pour les notes répétées – 10. Pour les sonorités opposées – 11. Pour les arpèges composés – 12. Pour les accords.
Au début de l’année 1915, Debussy accepte de réviser les Études de Chopin pour l’éditeur Jacques Durand, afin de remplacer les éditions allemandes. Peut-être la confrontation avec cette musique (l’« une des plus belles que l’on ait jamais écrites ») est-elle à l’origine de ses propres Études, composées entre le 23 juillet et le 29 septembre de cette même année. Conçues comme un hommage au maître polonais, elles sont chacune unifiées par un geste instrumental. Mais si Debussy ne néglige pas le travail de la « mécanique », il se préoccupe davantage des sonorités (Pour les sonorités opposées en témoigne) : « En deçà de la technique, ces Études prépareront utilement les pianistes à comprendre qu’il ne faut pas entrer dans la musique qu’avec des mains redoutables », écrit-il à Durand. Il se livre en effet à une exploration des potentialités sonores d’un intervalle ou d’un motif (Pour les notes répétées, Pour les accords). Ce « jeu » compositionnel s’affirme dès le début du recueil, lorsque des incursions fantasques perturbent l’écriture sage de Pour les « cinq doigts » (d’après Monsieur Czerny). L’exploitation du demi-ton (Pour les degrés chromatiques), de la tierce, quarte, sixte ou octave conduit à des résultats harmoniques singuliers, tandis que Pour les huit doigts assume la gageure d’une texture presque monodique, avec un dépouillement et une concentration typiques du dernier Debussy. Le Livre II propose en outre un travail de l’ornementation dans Pour les arpèges composés et Pour les agréments. Debussy a-t-il aussi envisagé le mot « étude » dans le sens d’« esquisse », familier aux peintres ? Non que ses pièces ne soient parfaitement achevées. Mais le discours donne une sensation d’improvisation, portée ici à son plus haut degré d’accomplissement.
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data di pubblicazione : 25/09/23
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