Fantaisie-Impromptu en ut dièse mineur op. posthume 66
Le terme « Impromptu » aurait été utilisé pour la première fois pour une pièce pianistique de Vorisek, publiée dans l’Allgemeine musikalische Zeitung en 1817. Marschner, Schubert et Schumann reprirent ce vocable, qui suggère une inspiration spontanée. Chopin publia trois Impromptus, opus 29, 36 et 51. En 1855, Julian Fontana édita la Fantaisie-Impromptu, composée vers 1835, à laquelle il donna le titre sous lequel elle est désormais connue. La même année, la pièce fut créée par Marcelline Czartoryska, élève de Czerny et de Chopin. En 1960, Arthur Rubinstein acquit son unique autographe (sans titre) dans une vente à l’hôtel Drouot, au sein d’un album ayant appartenu à la baronne d’Est (dédicataire de la Grande Polonaise brillante précédée d’un Andante spianato op. 22). Cette découverte est susceptible d’expliquer l’absence d’édition du vivant de Chopin : la Fantaisie-Impromptu aurait été commandée par la baronne d’Est, soucieuse d’en conserver l’exclusivité. Peut-être Chopin souhaitait-il aussi dissimuler la parenté troublante de sa pièce avec l’Impromptu op. 89 de Moscheles (1834). Mais il confère à sa partition un souffle dramatique absent du modèle, même s’il s’en inspire pour les élans impétueux de la main droite sur le balancement d’arpèges de la main gauche. Il choisit une tonalité mineure (Moscheles, un ton majeur), amplifie l’agitation des épisodes Allegro en superposant triolets et doubles-croches. Une somptueuse cantilène se déploie dans la partie centrale (rappelée dans la coda secrète et apaisée), témoignant de sa fascination pour le bel canto bellinien.
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data di pubblicazione : 06/09/23
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