Guercœur
Tragédie en musique en 3 actes créée à l'Opéra de Paris le 24 avril 1931.
Magnard composa Guercœur entre 1897 et 1901, mais ne le vit jamais sur scène. Le 23 février 1908, Ropartz dirigea l’acte III au conservatoire de Nancy. Le 18 décembre 1910, Pierné dévoila l’acte I aux Concerts Colonne. Le manuscrit de cette « tragédie en musique » disparut dans l’incendie du manoir de Baron pendant lequel Magnard trouva la mort. Une copie du conducteur de l’acte II avait été conservée à Paris et c’est le fidèle Ropartz qui reconstitua de mémoire l’orchestration des autres actes, d’après la réduction chant-piano publiée en 1904. Guercœur put ainsi être présenté à l’Opéra de Paris le 24 avril 1931, avec Arthur Endrèze dans le rôle-titre, Marisa Ferrer (Gisèle) et Victor Forti (Heurtal), sous la baguette de François Ruhlmann, déjà créateur de Bérénice en 1911. Le discours saturé de leitmotivs, l’utilisation symbolique des tonalités (bémolisées pour le monde céleste, diésées pour le monde terrestre), le chromatisme du langage et certaines situations théâtrales évoquent Tannhäuser, Lohengrin et Parsifal. Mais, contrairement à Wagner, Magnard neutralise la possibilité de mouvements scéniques et conçoit en grande partie son drame comme une méditation métaphysique. Seul l’acte central comporte de véritables conflits (et une dimension sociale, avec les revendications du peuple affamé), tandis que les volets extrêmes, dans le séjour céleste des morts, affirment la prééminence de l’allégorie et de l’abstraction (la fréquence des interludes symphoniques va dans ce sens). On comprend Gaston Carraud, premier biographe de Magnard, lorsqu’il définissait Guercœur comme « un immense lied, dont la partie centrale – le deuxième acte – serait en forme sonate ».
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data di pubblicazione : 06/09/23
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