Lola op. 116

Sorte d’opéra-comique en miniature avec un « Prélude » instrumental et quatre numéros (« Le Songe », « Le Rossignol », « Tango » et « Conclusion ») entrecoupés de dialogues en alexandrin, Lola est désignée comme une « scène dramatique à deux personnages » : d’un côté, Lola, une jeune bohémienne gitane interprétée par une chanteuse (soprano), actrice et danseuse, et de l’autre, Don Bénites, un jeune seigneur espagnol dont le rôle est exclusivement parlé. La musique, composée par Saint-Saëns à la fin de septembre 1900, est initialement dédiée au piano, mais après la création de l’œuvre au Salon du Figaro le 21 janvier 1901, l’éditeur Durand suggère d’en donner une version orchestrale. Saint-Saëns étant occupé avec Les Barbares, c’est finalement Charles Koechlin qui composera la partition pour orchestre. Cette « scène dramatique » met en scène Lola qui, après trois années passées sous la domination d’un maître, est éprise de liberté. Elle rencontre Don Bénites qui va à son tour chercher à la retenir. Il lui offre pourtant de se libérer de lui par le chant puis par la danse. La suite de l’histoire est résumée dans Le Figaro au lendemain de la création : « “Tu le seras, si tu chantes”, lui dit Don Bénitès. Et Lola chante. Mais une main solide la retient : “Danse, maintenant !” Et Lola danse. La main l’arrête de nouveau ; et Lola comprend que cette main-là ne la lâchera plus, si elle ne s’en délivre. » Imprégnée du style espagnol, la musique de Saint-Saëns rend chaque nuance de la narration. Et Le Figaro de préciser que les spectateurs « ont retrouvé la marque de cette verve unique où se dépense, sans compter, l’inspiration à la fois puissante et fine, tendre et gaie, et surtout inlassablement jeune de Saint-Saëns ! » (Le Figaro,22 janvier 1901).

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