Morceaux en forme de poire
Pour piano à quatre mains
Les Trois Morceaux en forme de poire, pour piano à quatre mains, sont constitués d’une matière que Satie avait accumulée depuis plusieurs années dans ses carnets, et même d’extraits d’œuvres achevées. Ce disparate n’empêche nullement l’œuvre d’être l’une des plus marquantes du musicien. C’est en août 1903 que Satie se lance dans la composition de ces Morceaux, avec beaucoup d’enthousiasme comme en témoignent ses courriers à Debussy. La partition offre une synthèse de sa période dite « mystique » (Sarabandes, Gymnopédies, Gnossiennes, Pièces froides) et de ses pièces légères pour le cabaret et le music-hall. Les Trois Morceaux en forme de poire, qui ne devaient être que deux à l’origine, sont finalement sept : « Manière de commencement », « Prolongement du même », « I », « II », « III », « En plus », « Redite ». Leur structure tourne ainsi en dérision l’idée d’introduction et de conclusion d’un cycle, les pages complémentaires occupant davantage de place que les trois pièces annoncées dans le titre. Ornella Volta, spécialiste de Satie, note que la manière qu’a cette musique de se répéter, de tourner sur elle-même comme une toupie (« en forme de poire », dit le Littré) peut justifier son titre. Mais on a souvent dit aussi que le compositeur répondait, avec ce titre, au reproche de Debussy selon lequel sa musique manquait de « forme ». Il est plus probable cependant (d’après Ornella Volta encore) que Satie prenait la défense de Debussy, alors son grand ami, à qui Vincent d’Indy avait reproché le caractère prétendument informe de son Pelléas et Mélisande.
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data di pubblicazione : 06/09/23
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