Pavane
Pièce pour orchestre, avec chœur ad libitum (sur des paroles de Robert de Montesquiou), dédiée à la comtesse de Greffulhe et créée à la Société nationale de musique le 28 avril 1888.
Les origines de l’opus 50 de Gabriel Fauré gardent encore aujourd’hui une part de mystère. Le musicien écrit à la mécène Marguerite de Saint-Marceaux, en septembre 1887, qu’il n’a récemment pu écrire qu’une « Pavane soignée je vous jure, mais pas autrement importante, pour l’orchestre de Danbé ». Ce dernier, chef d’orchestre de l’Opéra-Comique, donne effectivement des concerts au Palais de l’industrie, pour l’Exposition d’art décoratif, à l’automne 1887, mais la programmation de la Pavane dans ce cadre n’est pas certaine. À la fin du même mois de septembre, Fauré écrit aussi à la comtesse Greffulhe (dédicataire de l’ouvrage), que la Pavane a été « expressément composée pour [son] salon ». Dès ce courrier, l’auteur annonce que la partition – initialement symphonique – a été complétée par un chœur sur des paroles de Robert de Montesquiou. Au printemps suivant, à la Société nationale de musique, la Pavane avec chœur connaît a priori sa première audition. Elle est ensuite entendue le 25 novembre 1888 aux Concerts Lamoureux dans la version pour orchestre seul et connaît, entre temps, une première publication en réduction pour piano et chœur dans l’album La Danse, offert par Le Gaulois à ses abonnés en 1888. Évoquant par son titre une danse du XVIe siècle, l’œuvre de Fauré s’inscrit dans un mouvement qui parcourt alors le « style ancien » pour trouver de nouvelles voies pour la modernité française (Camille Saint-Saëns avait proposé une pavane dans sa Proserpine, créée en mars 1887 sous la direction de Danbé). Délicate et limpide, cette pièce connaît un succès immédiat, jamais démenti.
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data di pubblicazione : 27/05/24
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