Pensée des morts
Chœur pour le concours d'essai au prix de Rome de composition musicale 1886.
Lorsque Dukas se présente au concours du prix de Rome pour la première fois, en 1886, il doit d’abord se mesurer au premier tour de l’épreuve – le chœur avec orchestre – sur un texte plutôt inspirant de Lamartine : Pensée des morts. Des quatre chœurs que composera Dukas entre 1886 et 1889, celui-ci est assurément le plus classique de facture comme de sonorités. Mais des touches de sensibilité propres au Dukas de la maturité sont déjà perceptibles à travers la présence d’un violon solo et l’utilisation du chœur a capella, dans la dernière section. De forme ternaire, la pièce confie au ténor solo une partie centrale plus exaltée, tandis que le chœur clôt la partition par l’imperturbable et mélancolique reprise de ses premiers vers : « Voilà les feuilles sans sève… […] Ainsi finissent nos jours. ». Il faut remarquer la transition jouée par l’orchestre avant que le ténor n’entonne sa phrase soliste, transition qui module dans une radieuse tonalité majeure et qui occupe un temps considérable à l’échelle d’un morceau aussi bref. Le contrechant du hautbois soliste rappelle, par sa couleur mélancolique, les premières mesures du chœur, entendu quelques minutes auparavant. Malgré la qualité de l’ensemble, Dukas n’ira pas plus avant dans le concours de 1886 et ne pourra prétendre mettre en musique La Vision de Saül, cantate sur un texte d’Eugène Adenis qui verra ses collègues Savard, Kaiser et Gedalge récompensés respectivement d’un premier prix, d’un premier second prix et d’un deuxième second prix. C’est en cette même année 1886 que Dukas fera son premier voyage à Bayreuth, dont il reviendra enchanté et naturellement porteur du virus wagnérien dont l’Institut se méfiait alors comme de la peste. Selon le compositeur, c’est à cause de propos trop enthousiastes au sujet de Wagner qu’il connaîtra un second échec au concours d’essai de 1887.
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data di pubblicazione : 25/09/23
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