La Perle du Brésil

Initialement conçue pour l’Opéra-Comique puis écartée de la programmation en raison d’un désaccord entre la direction du théâtre et les librettistes, la première œuvre théâtrale de Félicien David est montée le 22 novembre 1851 lors de la première saison de l’Opéra National (bientôt rebaptisé Théâtre Lyrique). En dépit des reproches adressés au livret de Joseph Gabriel et de Sylvain Saint-Etienne, le succès de La Perle du Brésil est retentissant : l’œuvre connaît 68 représentations au cours des trois premières années d’exploitation (puis 77 programmations entre 1858 et 1864). Le sujet – plus sentimental que dramatique – donne au compositeur l’occasion de développer des éléments descriptifs (tempête) et exotiques (couleur local brésilienne). L’œuvre débute avec l’arrivée de la princesse brésilienne Zora à Lisbonne, où l’amiral portugais Salvador l’a amenée pour qu’elle soit éduquée. L’officier Lorenz s’éprend d’elle et Salvador décide de la ramener au Brésil. Le second acte se passe en pleine mer : sur le navire, on découvre Lorenz déguisé en matelot ; une tempête éclate faisant diversion à la fureur de Salvador. Le troisième acte s’ouvre sur le décor d’une forêt brésilienne, l’équipage est attaqué par des indigènes qui, en entendant Zora chanter l’hymne du Grand-Esprit, reconnaissent en elle leur princesse. La paix est conclue entre les Brésiliens et les Portugais, puis Salvador consent au mariage entre les deux amants. Peu appréciée par Berlioz, l’œuvre se caractérise par un caractère semi-sérieux et une approche musicale éclectique, redevable notamment à Weber et Rossini.