Quatuor à cordes no 1 en fa mineur
Allegretto – Andante – Scherzo. Allegro – Allegretto leggiero
Des trois quatuors achevés par Félicien David, seul le premier, composé en 1868, fut publié de son vivant – ce qui témoigne bien de la confidentialité de ce répertoire, éloigné de l’orientalisme qui fit le succès de David. L’œuvre est dédiée à Alexis Azevedo, critique musical du quotidien L’Opinion nationale. Dès les premières mesures du quatuor, Félicien David affirme clairement combien il est redevable à la tradition du quatuor viennois (Haydn, Mozart, Beethoven), plutôt qu’au « quatuor brillant » pratiqué en France par certains compositeurs comme Rode ou Baillot. En effet, le premier violon, dans cette partition, n’a rien d’un soliste accompagné par les trois autres instruments : des rôles assez équivalents sont confiés au contraire à tous les protagonistes. De forme traditionnelle, l’« Allegretto » initial donne le ton général de l’œuvre, assez mélancolique. Ce n’est pas d’exotisme qu’il s’agit dans l’« Andante », mais plutôt d’un esprit pastoral, rappelant les couleurs d’un Dvorak. L’atmosphère est paisible, malgré une section centrale plus animée où dominent des chutes d’arpèges. Le « Scherzo. Allegro » parvient à conjuguer inquiétude et véhémence au caractère ludique caractéristique de ce type de mouvement. L’écriture est vive, pleine de surprises et de ruptures, mais renoue aussi avec l’affliction du premier mouvement. Enfin, l’« Allegretto leggiero » est d’inspiration folklorique dans son premier thème, soutenu par un bourdon de violoncelle, et plus lyrique dans son second thème, joué seulement sur la chanterelle, corde aiguë du premier violon.
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data di pubblicazione : 25/09/23
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