Sarabande et Rigaudon op. 93
Sarabande – Rigaudon
Le 28 novembre 1892, au Grand-Théâtre de Paris, une nouvelle production du Malade imaginaire de Molière est annoncée « avec la partition de Charpentier, restaurée par M. Saint-Saëns ». Cet événement théâtral apparaît comme le préambule d’une aventure éditoriale de grande ampleur lancée par la maison Durand et visant à établir de nouvelles partitions de référence pour les grands maîtres français du passé (l’édition des œuvres complètes de Rameau débute peu après). Comme pour un monument ancien, cette « restauration » s’appuie sur un manuscrit « dont il ne rest[e] que des fragments » qu’il s’agit de compléter et de rendre exécutable par les musiciens contemporains. Une réduction pour piano, par Gabriel Marie, paraît d’ailleurs dès 1894. En plus des deux numéros réécrits (Pastorale et Gavotte) et d’un emprunt à Médée de Charpentier (Chaconne), Saint-Saëns compose deux autres pièces pour la représentation de 1892 qui ne figurent pourtant pas dans la nouvelle partition du Malade imaginaire. Une Sarabande pour orchestre à cordes et un Rigaudon pour vents et percussions paraissent séparément en tant qu’opus 93 du compositeur. Soucieux de respecter la cohérence esthétique de l’ensemble, il s’inspire pleinement de l’univers baroque – notamment l’Air de la Suite orchestrale no 3 de Bach pour la Sarabande – sans s’interdire le recours à une orchestration contemporaine. Si ces pièces n’entrent qu’en 1903 dans le répertoire des Concerts Colonne, on garde néanmoins la trace de leur exécution et de leur succès dans des concerts organisés à Marseille (dès le mois de décembre 1892) et à Bordeaux (février 1898).
Documenti e archiv
Epistolario, Documento manoscritto
Lettres de Camille Saint-Saëns à Jules Griset
Frontespizio
Sarabande et Rigaudon (Camille Saint-Saëns)
Permalink
data di pubblicazione : 25/09/23
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