Sonate pour violon et piano en fa mineur op. 11 no 3
Allegro espressivo – Adagio – Finale : Agitato non troppo presto
Grandes sonates pour piano avec accompagnement de violon obligé : l’intitulé de l’opus 11 d’Onslow, publié chez Pleyel vers 1817, a de quoi surprendre. Pas en raison d’un violon qui serait assujetti au clavier, disposition encore fréquente en France dans les deux premières décennies du XIXe siècle (parfois, l’instrument à cordes est même indiqué « ad libitum ») : si le titre semble incongru (il sera pourtant repris par Breitkopf & Härtel quelques années plus tard pour l’édition allemande), c’est justement parce que la disposition relève du véritable duo et traite les instruments à égalité. Le violon dialogue en permanence avec le piano qu’il double rarement, même dans l’Adagio où l’on pourrait s’attendre à l’épanchement d’une ligne cantabile. Hasard ou non, les tonalités des trois sonates de l’opus 11 se succèdent par seconde ascendante : ré majeur, mi bémol majeur, puis fa mineur pour la dernière qui bascule dans le mode mineur. La Sonate no 3 évolue de surcroît dans un ton généralement associé à une expression sérieuse (n’est-ce pas celui du Quatuor à cordes op. 95 de Beethoven, dit « serioso » ?), voire mélancolique et pathétique. Onslow a retenu le premier adjectif, mais écarté la dimension tragique. La totalité de la sonate est animée par des figures rythmiques dynamiques : motifs pointés qui, dans certains épisodes de l’Allegro espressivo initial, laisse place à de fluides triolets, rythmes sur-pointés dans l’Adagio (en mi bémol majeur), tandis que le flot aérien des doubles croches du Finale est vivifié par de nombreuses syncopes.
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data di pubblicazione : 06/09/23
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