Wallenstein op. 12

Il semble que d’Indy ait porté dès 1871 le projet d’une œuvre symphonique d’après Wallenstein, trilogie dramatique de Schiller inspirée par la vie d’Albrecht von Wallenstein, général au service des Habsbourg pendant la guerre de Trente Ans (1618-1648). Ce n’est pourtant qu’en 1873 que l’idée de trois ouvertures symphoniques se concrétise. Il s’attaque d’abord à la deuxième (Les Piccolomini), qui devient sa première œuvre orchestrale donnée en public, le 25 janvier 1874, aux Concerts Pasdeloup. Les deux autres, composées en 1879, sont créées en 1880, mais les trois morceaux sont encore révisés avant d’être redonnés, séparément, entre 1882 et 1887. La création de la trilogie complète n’a lieu qu’en 1888. Conçue « pour servir de préface et de commentaire musical » au poème dramatique de Schiller, suivant les principes de l’ouverture beethovénienne, elle est unifiée par plusieurs thèmes conducteurs. L’ouverture du Camp de Wallenstein, la plus berliozienne par sa verve rythmique et son orchestration étincelante, évoque la joyeuse animation d’un camp militaire, interrompue par un amusant fugato aux bassons, figurant le sermon d’un capucin. Max et Thécla retrace les amours contrariées de Max Piccolomini et de la fille de Wallenstein, dont les thèmes sont confrontés à celui de ce dernier, et finissent par s’éteindre doucement, pour figurer la mort de Max. Débutant par une introduction qui évoque « l’influence des astres sur les destinées humaines » (lents accords « sidéraux »), La Mort de Wallenstein atteint au grandiose dans sa narration du destin tragique du général, assassiné pour haute trahison en 1634.