Le Faust de Goethe dans la musique romantique
En 1587, Johann Spies imprima l’anonyme Historia von D. Johann Fausten, premier ouvrage littéraire consacré à un certain docteur Faust, mort vers 1540. Si le personnage inspira aussi Marlowe, Klinger, Chamisso, Lenau ou encore Heine, Goethe seul l’éleva au rang de mythe. Au milieu des années 1770, il commença à travailler sur ce qui allait l’obséder toute sa vie. En 1808, il publia son Faust I. En 1832, peu avant sa mort, il acheva le Faust II, édité à titre posthume. La pièce fascina d’emblée les musiciens par sa concentration de thèmes romantiques (quête d’un idéal inaccessible, figure de « l’éternel féminin », folie, ton populaire, scènes fantastiques), sa dramaturgie non linéaire, mais aussi par l’importance qu’y occupe la musique : près d’un cinquième du Faust I consiste en chansons et choeurs, plus d’un quart dans le Faust II. Que faire cependant de ce drame dont les deux parties comportent respectivement 4 614 et 12 111 vers ? De cette intrigue discontinue qui entrelace épisodes humoristiques, références mythologiques et réflexion métaphysique ? En incitant à l’art total, Goethe provoqua en fait la fragmentation et la mise en musique de passages isolés. Mais ce faisant, les compositeurs s’engagèrent sur des voies inédites.
Livre-disque Charles Gounod. Faust (2019).
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data di pubblicazione : 14/01/24