De la mythologie à la fiction : l’évolution des livrets du prix de Rome
Dès l’établissement du prix de Rome en 1803, les candidats furent tenus de mettre en musique un texte poétique conçu pour exprimer leur talent en matière de composition dramatique. Le prestige attaché à l’opéra dans la France du XIXe siècle était tel que le genre fut longtemps considéré comme le pinacle des études de l’apprenti compositeur. Les concurrents n’ayant que 25 jours pour composer leur « scène dramatique » (souvent appelée « cantate »), le livret prescrit était naturellement de dimensions limitées et ne comportait que les ingrédients de base de l’opéra. Le règlement fondateur du prix stipule que l’oeuvre devait être constituée « d’un récitatif obligé, d’un cantabile suivi d’un récitatif simple et terminé par un air de mouvement d’un caractère prononcé ». En outre, jusque dans les années 1830, le livret met en scène un personnage unique (exception faite pour les textes de 1809, 1816 et 1822), ce qui imposait certaines restrictions aux possibilités dramatiques de l’ouvrage. Toutefois, à partir de 1831, les librettistes expérimentent de plus en plus des arguments à deux personnages, jusqu’à ce qu’il soit officiellement stipulé, en 1839, qu’à l’avenir toutes les cantates devraient comporter trois protagonistes.
Article tiré du livre-disque Camille Saint-Saëns et le prix de Rome (Glossa, 2010).
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data di pubblicazione : 13/09/23