Séance publique de l'Institut
ACADEMIE ROYALE DES BEAUX-ARTS, séance du 1er octobre. Ce ne serait peut-être pas un grand mal que la suppression de ces éloges obligés et systématiquement uniformes des académiciens décédés récemment que prononcent d’habitude, en séance publique, les secrétaires perpétuels d’Académie ; mais enfin l’usage subsiste, et jusqu’à ce qu’il ait été aboli pour tous, il y a lieu de s’étonner qu’il y ait exception pour quelques-uns. Aussi n’est-ce pas sans surprise que l’on a vu M. Quatremère de Quincy ne pas trouver le moment de composer, depuis le mois de février 1829, une notice sur le vénérable Gossec, fondateur de l’école française actuelle. En sera-t-il de même de son élève Catel, qui, après lui, a contribué puissamment aussi à donner de l’éclat à cette école, autant par ses compositions que par ses leçons et la publication de son traité d’harmonie ? L’avenir nous l’apprendra. Sauf l’omission dont nous venons de parler, toutes les séances publiques se ressemblent : celle de cette année a été de peu de durée, parce qu’elle n’a été remplie que par un rapport sur les ouvrages de pensionnaires de l’école française de Rome, par une ouverture composée par M. Pâris, et par l’exécution de la cantate de M. Prévost, élève de M. Lesueur, qui a obtenu le premier prix. L’ouverture de Themira, tragédie lyrique composée par M. Pâris, est peu remarquable par la nature des idées ; mais on y trouve de l’habitude, du faire, en un mot, de l’école. Nous désirons que M. Pâris s’habitue à une manière plus élevée. Les premiers essais de ce jeune homme annonçaient de la portée ; dans ses dernières productions, il nous semblé qu’il cherchait des voies plus vulgaires afin d’obtenir des succès plus faciles ; nous pensons que c’est là une erreur qui lui serait très nuisible. Il y a des progrès dans la cantate que M. Eugène Prévost a écrite cette année ; nous l’en félicitons. Toutefois nous croyons que le sujet de Bianca Capello était susceptible d’une couleur plus locale, d’effets plus contrastés. Après avoir entendu un ouvrage tel que celui de M. Prévost, on est forcé d’avouer que c’est celui d’un artiste habile ; mais on n’a pas la conviction que ce soit l’œuvre du génie. Mlle Prévost, sœur du lauréat, et Chollet, ont bien chanté cette cantate. L’orchestre, dirigé par M. Grasset, a laissé désirer plus d’ensemble et de fermeté. Le premier second prix de composition a été décerné à M. Pierre Lagrave, élève de MM. Berton et Fétis, et le deuxième à M. Antoine Elwart, élève de MM. Lesueur et Fétis.
Persone correlate
Documenti e archivi
Articolo a stampa
Revue musicale, 20 août 1831, XI, p. 224 [prix de Rome]
Libretto
Bianca Capello (Amédée de Pastoret)
Permalink
data di pubblicazione : 14/09/23