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Ariane de Massenet

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« Ariane » à l’Opéra de Nice

On nous télégraphie de Nice :

L’Opéra de Nice vient de donner le premier, après l’Académie Nationale de Musique, l’Ariane de Massenet.

Le livret de cette œuvre dû à la plume riche en rimes de Catulle Mendès, raconte en cinq actes la passion de Thésée, vainqueur du Minotaure, pour Ariane d’abord, pour Phèdre ensuite ; le dévouement d’Ariane qui sacrifiant à son époux son ressentiment, sa jalousie, va jusqu’aux enfers chercher sa sœur adultère et inceste et n’obtient pour prix de son sacrifice que l’abandon de celui et de celle qu’elle aime jusqu’à l’abnégation la plus entière.

Deux actes sur cinq sont merveilleux : le troisième et le quatrième.

Les deux premiers exposent la pièce : au premier c’est l’angoisse d’Ariane attendant l’issue du combat entre le Minotaure et Thésée, c’est son chant d’allégresse et c’est aussi la naissance de l’amour coupable de Thésée pour Phèdre ; au 2e, les époux heureux sont sur la galère qui les ramène au pays ; c’est la tempête qui pousse le navire désemparé vers Naxos ; au 3e, l’action se noue, tragique. Ariane surprend Thésée et Phèdre enlacés. Phèdre se tue et Ariane inconsolable et de la mort de Phèdre et des peines de Thésée, supplie Cypris, la déesse clémente, de lui permettre d’aller implorer les dieux inférieurs. Acte admirable qui fait le succès de l’opéra et qui a donné à Massenet l’occasion d’écrire quelques-unes de ses phrases célèbres qui demeureront : on citera de lui la phrase des violons, comme on cite la méditation de Thaïs.

Le 4e acte — l’acte de l’enfer — est traité avec une magnifique largeur. Le rôle de Perséphone, grave, sinistre, est en opposition avec la douceur de celui d’Ariane.

Enfin le dernier acte dénoue la pièce et laisse Ariane plaintive et désespérée. La pièce est longue par le 2e acte, sans mouvement. Invraisemblable avec sa galère immobile sur la mer agitée. Cette partie serait supprimée que personne ne s’en plaindrait, d’autant mieux que la symphonie de l’ouragan pourrait trouver sa place au commencement du troisième acte qui n’aurait besoin que d’un léger remaniement.

L’œuvre de Massenet, montée avec un soin extrême par M. Villefranck a eu un succès colossal et a été longuement acclamée.

Elle est interprétée merveilleusement par Mme Lina Pacary, une splendide Ariane, mélancolique, amoureuse, résignée ou désespérée. La grande artiste a su se tailler un succès personnel dans l’interprétation de ce beau rôle et Massenet, tout le premier, lui a prodigué les plus flatteurs compliments, devançant en cela un public enthousiaste. À côté d’elle, Mlle Rose Degeorgis, figure étrange et superbe de Perséphone, a fait applaudir sa voix magnifique de contralto et la noblesse de son jeu sévère ; Mme Picard, Phèdre ardente et sauvage, a chanté avec correction. M. Jérôme, Thésée un peu exigu comme taille, a dit de sa voix de charme la belle musique de Massenet ; M. Albera donne la plus grande allure au rôle créé par Delmas qu’il rend avec une incomparable perfection.

D’autres rôles de moindre envergure sont joués par Mmes Romanos (Cypris), de beauté sévère et d’organe agréable ; Lambert et Pietu et MM. Garrus, Vinrent et Payan.

Le ballet artistiquement réglé par M. Bellont, l’orchestre magistralement conduit par M. Dobbelaer, les chœurs stylés par M. Brunette, les décors enfin brossés par MM. Comtessa et Bosio et qui sont merveilleux, forment un spectacle magnifique qui fait le plus grand honneur à M. Villefranck, directeur consciencieux et artiste que nous sommes heureux de féliciter chaudement.

Spectator.

Persone correlate

Compositore, Pianista

Jules MASSENET

(1842 - 1912)

Opere correlate

Ariane

Jules MASSENET

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Catulle MENDÈS

Permalink

https://www.bruzanemediabase.com/it/node/18570

data di pubblicazione : 18/09/23