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Roma de Massenet

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« Roma » à l’Opéra

Elle nous est donc revenue de Monte-Carlo où M. Gunsbourg l’avait entourée de soins pieux, la Roma du maître Massenet, et le public parisien l’a vue se panoramiser, si j’ose risquer ce barbarisme, dans la splendeur de ses cinq décors. Nous l’avons, nous la garderons. Ce qui prouve que si tout chemin mène à Rome, tout chemin aussi la ramène.

Bulletin de triomphe. La tragique histoire renouvelée de la Rome vaincue, l’idylle si bien commencée et si mal finie du tubon dentulus et de la vestale Fausta comporte dans l’arrangement de M. Henri Cain cinq tableaux rapides, dont le mouvement est d’ailleurs décuplé par l’incomparable envol lyrique de la partition.

Au premier acte, le forum (décor trop resserré ; il faudra donner de l’air et de l’espace ; la figuration qui se presse sur le forum donne l’impression d’un boisseau de lentilles dans une écuelle). C’est là que nous apprenons ou plutôt que la plèbe romaine apprend la victoire d’Annibal, la destruction des légions et par surenchère, le sacrilège qui a entraîné l’extinction des feux dans le temple de Vesta.

Au deux, c’est le vestibule (disons l’atrium pour ménager la couleur locale) du temple où a lieu l’interrogatoire des vestales. Fausta se trahit par une intempestive pâmoison quand le grand-prêtre, pontife subtil, donne la fausse nouvelle de la mort de Lentul. Au trois, c’est le bois sacré où les deux amants, après s’être retrouvés, se défilent, si j’ose dire, par la tangente de l’aqueduc dont le Gaulois Vestapor leur livre l’accès (décor poétique, d’une exécution très fine, que je préférerais cependant moins aquarelliste). Au quatre, c’est le Sénat où là noble assemblée condamne Fausta au dernier supplice, en retournant le pouce – pollice verso — avec un ensemble qui fait honneur au chef des figurants ; au cinq, le champ scélérat de l’aveugle Posthumia ; la grand’mère de Fausta poignarde son enfant, après avoir cherché d’une main tremblante la place du cœur, pour épargner à la vestale coupable les affres d’une longue agonie.

Dans chacun de ces tableaux, mis en scène avec le grand goût et le grand style de toutes les présentations de l’Opéra, la troupe vocale de MM. Messager et Broussan a été applaudie à toutes mains, depuis M. Delmas, un admirable Fabius, de tenue cornélienne, jusqu’à Mlle Campredon, une touchante Junia, sans oublier le très pontifiant M. Joumet ni la grande vestale Germaine Le Senne ; mais les deux flopées d’acclamations allèrent à Muratore-Lentulus et à Kousnetzoff-Fausta, après le duo d’amour du deuxième tableau ; à Lucy Arbell-Posthumia, après le terrifiant final du cinq. Et ce fut justice.

Peu compliqués les costumes romains : des kilomètres de flanelle blanche et rouge pour les sénateurs, un foisonnement de candides mousselines pour les vestales, petites et grandes, y compris celle qui a fauté. Mais ces étoffes sommaires, voire primaires, sont drapées avec beaucoup d’art. J’aime moins les costumes gaulois. M. Noté, notamment, où, si vous préférez notamment M. Noté, qui a déjà l’ennui de porter sur l’affiche le très vilain nom de Vestapor, est encore affublé de peaux de biques par une journée d’été où il y a de l’orage dans l’air. Grâce pour Noté, MM. les costumiers de l’Opéra. Soyez bons pour les Vestapor.

C. L. S.

Persone correlate

Compositore, Pianista

Jules MASSENET

(1842 - 1912)

Opere correlate

Roma

Jules MASSENET

/

Henri CAIN

Permalink

https://www.bruzanemediabase.com/it/node/19239

data di pubblicazione : 18/09/23