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Roma de Massenet

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LES PREMIÈRES

OPÉRA. – Roma, opéra tragique en 5 actes, poème de M. H. Cain, musique de M, Massenet.

C’est, vous le savez, — d’après Rome vaincue, — l’histoire d’une vestale, Fausta, nièce de Fabius, condamnée au supplice effroyable d’être ensevelie vivante, parce qu’elle aime, parce qu’elle a détourné les dieux de la République, – et que son aïeule aveugle, Posthumia, frappe d’un coup de poignard au cœur pour abréger sa mort...

Et c’est une tragédie « premier empire », tenant de Lemercier (Népomucène) et de Lebrun-Pindare, froide imitation de chef-d’œuvre avec des ressemblances de beaux vers, qui, se découpe en morceaux d’éloquence pareils à d’excellents devoirs de rhétorique, où s’enlève quelquefois un alexandrin de théâtre, faussement cornélien, faisant balle, — une tragédie généreuse, mais précise et glacée, mais, d’un lyrisme nul, et qui ne convenait donc pas à la musique.

Il n’en reste, au surplus, qu’un livret d’opéra dans le vieux sens du terme. Et les modèles de M. Massenet seront précisément le Spontini de la Vestale et Meyerbeer, dont il applique les formules surannées à des déclamations moins solennelles qu’emphatiques, à des ensembles et des chœurs bruyants, vides et creux.

Même, il les dépasse en austérité. Le fâcheux est qu’elle ne soit pas beaucoup dans sa nature. Certes, je vois bien qu’à la recherche de lignes simples, strictes, presque nues, l’ambition de M. Massenet fut de procéder ici par de larges plans. Mais encore fallait-il les remplir. Et, d’énormes paquets sonores n’y peuvent suffire.

À parler net, je me permets de croire que le génie si personnel du compositeur s’accordait mal au sujet noble, pompeux et pompier de l’ouvrage d’hier.

Nous n’y retrouvons pas sa sensibilité fine et vibrante, les agréments, les séductions, la grâce délicate de son art. Et comment les eût-il prodiguées en l’espèce ! … Nous n’y retrouvons pas son instrumentation nerveuse et souple, sa plume libre et d’une aisance telle que le métier, suprêmement habile, ne s’impose jamais.

La gravité religieuse et le pathétique de Roma (duos, trios, récits et cortèges) empruntent des moyens expressifs, conventionnels et lourds, qui ne sont pas les siens.

Mais nous fûmes charmés, ah ! délicieusement, par une pure mélodie que chante, au second acte, la petite prêtresse Junia, — page à ravir, d’une fraîcheur, d’une jeunesse exquise, — et d’ailleurs disparate dans une partition qui ne voulait qu’être sublime !

Mlles Kousnetzofî, Arbell et Campredon ; le ténor Muratore, MM. Noté, Journet, Delmas, et l’orchestre de Paul Vidal l’interprètent magnifiquement.

B. M.

Persone correlate

Compositore, Pianista

Jules MASSENET

(1842 - 1912)

Opere correlate

Roma

Jules MASSENET

/

Henri CAIN

Permalink

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data di pubblicazione : 18/09/23