Sonate pour violon et piano n^o 6 en sol mineur op. 31

Publiée en 1826 sous le titre de Duo pour piano et violon, cette partition est la sixième et dernière qu’Onslow confie aux deux instruments. Elle est dédiée à M^me Adolphe de Lanneau, épouse du directeur du Collège Sainte-barbe, l’un des plus vieux établissements pédagogiques de Paris. On remarque dans l’œuvre l’usage fréquent du chromatisme, mélodique ou harmonique. Le premier mouvement est introduit par un « Largo » de ton assez dramatique. Il esquisse déjà le premier thème de l’« Allegro moderato », sombre et volontiers chromatique. Donné au piano, le second thème sera plus serein, évoquant Chopin par son ornementation fluide. Comment souvent, Onslow reprend le premier thème avant le développement ; celui-ci – puis la réexposition – se déroulent sans surprise majeure. L’« Andantino graciozo » présente une structure tripartite. Sa première section repose sur une mélodie chromatique, aux nombreuses appogiatures. La tension monte, jusqu’à la véhémente section centrale, « Energico e poco più presto ». Après le retour du thème initial, le piano se livre à quelques volutes chopinéenne. Le « Menuetto » est une succession d’épisodes contrastés, fort éloigné du menuet traditionnel de par son rythme et son caractère. On remarque l’introduction menaçante et chromatique, le thème de violon en arabesque et la section centrale, qui exploite la matière de l’introduction. Le « Finale », demandé « Allegretto espressivo », est de style clairement mendelssohnien. C’est là encore une forme-sonate bi-thématique, dont le premier élément est de toute beauté – raison pour laquelle Onslow lui fera la part belle.