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La Fille de Madame Angot à Paris

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LA FILLE DE Mme ANGOT À PARIS

Mme Angot est un type dans notre théâtre qui est oublié, mais qui a eu son heure de popularité. Il personnifia, de 1795 à 1817, la dame de la halle d’alors, celle qui eut pour parrain Maillot, pour ancêtre Mme Engueule et pour poète Vadé. Ce type s’est effacé de nos jours et il serait aussi difficile de retrouver son jargon à la Pointe St-Eustache que de le faire revivre sur nos scènes excentriques.

Maillot, le premier, la mit au théâtre de la Gaîté en 1195 [sic], et le chevalier Joseph Aude reprit ce personnage et lui donna une vogue due en partie à l’acteur Gorse, Aude, qui fut chevalier de Malte, secrétaire de Buffon, puis du marquis de Caraccioli, ambassadeur de France en Sicile, qui prit une part active à l’abolition de l’inquisition à Palerme, est aujourd’hui complètement oublié, tellement oublié, que Ch. Monselet ne le fit pas entrer dans sa piquante galerie des illustres inconnus du dix-huitième siècle. Cependant il composa pour le moins quatre-vingts pièces tant pour le Théâtre-Français, l’Odéon, les Variétés, la Gaîté, l’Ambigu, le théâtre Montansier, ceux de la Cité, des Délassements, du Marais, du théâtre Molière, des Victoires Nationales, des Jeunes Artistes, des Nouveaux Troubadours, des Jeux Gymniques et du Panorama dramatique.

Le théâtre lui doit deux types : celui de la « Mère Angot » et de « Cadet Roussel ».

Il développa le premier dans les pièces suivantes : « Mme Angot dans son ballon ou le Voyage aérien », vaudeville en un acte, avec Mme Belfort, au Théâtre de la Cité, en août 1798 ; « Mme Angot au Sérail de Constantinople », mélodrame comique en trois actes, avec Tissot à l’Ambigu, le 21 mai 1800 ; « Mme Angot au Malabar ou la Nouvelle veuve », mélodrame comique en trois actes, avec Lion, au théâtre de la Porte-St-Martin, 27 octobre 1803 ; enfin la « Critique de Mme Angot au Sérail », comédie en un acte et en vers, au théâtre de l’Ambigu, le 7 juin 1817.

Il popularisa ce « Cadet-Roussel » dans les neuf pièces dont suit l’énumération : « Cadet Roussel ou le Café des Aveugles, » un acte, avec Tissot, théâtre de la Cité, 12 février, 1793. — Le « Déluge universel ou relâche au petit théâtre de Cadet-Roussel, » un acte, avec Leroi de Neufvillette, théâtre du Marais, 1798. — « L’École tragique ou Cadet-Roussel professeur de déclamation, » un acte, théâtre des Variétés, 27 août 1798. — La « Résurrection de Cadet-Roussel, » un acte, théâtre de la Cité, 1er décembre 1798. — « Cadet-Roussel misanthrope et Manon repentante, » un acte, aux Variétés, 23 avril 1799. — « Cadet-Roussel barbier à la fontaine des Innocents, » un acte ; avec Mira, aux Variétés, 20 mai 1779. — « Cadet-Roussel aux Champs-Élysées ou la Colère d’Agamemnon, » un acte, à Montansier, 27 mars 1801. — « Cadet-Roussel au Jardin-Turc, » deux actes, aux Variétés, 23 février 1808. — Et « Cadet-Roussel troubadour, » un acte, avec Laloue et Vernet, à la Porte-Saint-Martin, 21 mars 1820.

Le chevalier Aube mena une vie de désordres et de débauche et passa son temps à s’enivrer dans les cabarets de bas étage. Un jour, n’ayant pu obtenir le moindre crédit au café des Variétés, il vint trouver le directeur Brunet avec un rouleau de papier et lui annonça qu’il venait lui lire une pièce terminée le matin même. Brunet s’asseoit, Aube ouvre son rouleau, et se met à lire une pièce en trois actes, qui plut au directeur. Il reçut aussitôt une somme de trois cents francs en échange du manuscrit qui n’était qu’un rouleau de papier blanc. Muni de son argent, il se rendit dans un cabaret de la Courtille pour le boire. Dans le bouge, il vit deux hommes à moitié ivres et maltraitant une femme ; Aube, qui était chevalier, reprocha aux ivrognes leur conduite et leur proposa d’acheter la femme moyennant trente francs. Les buveurs piqués au vif et altérés acceptèrent ce marché, mais à la condition qu’on boirait les trente francs. Deux heures après, les vendeurs, ivres-morts, roulaient sous la table, et l’acheteur emmenait la femme qui, pendant trente ans, fut son bon génie.

Voici dans quelles circonstances il écrivit la plus populaire de ses pièces. Le théâtre de l’Ambigu, qui végétait et se voyait abandonné par le public, engagea, en 1800, le comédien Corse, très en vogue au boulevard ; mais il fallait un rôle à ce bouffon. Aude écrivit donc « Mme Angot au sérail de Constantinople » et, pour voir la grotesque figure de Corse sous le bonnet de dame de la Halle, la foule revint à l’Ambigu. Le théâtre s’enrichit, mais Aude et son collaborateur Tissot restèrent pauvres ; le premier mourut à quatre-vingt-deux ans, n’ayant pour tout soutien qu’une très modique pension que lui servait la Société des Auteurs dramatiques.

Il serait peut-être temps de revenir à la « Fille de la mère Angot », de MM. Clairville, Siraudin et Lecoq ? À quoi bon ? Le succès obtenu par cette opérette, à Bruxelles, s’est confirmé à Paris avec une unanimité qui fait le plus grand honneur aux Parisiens. La partition de M. Lecoq est vive, spirituelle, amusante, bien écrite et supérieure à celle de « Fleur de Thé » ; son instrumentation est riche et sobre à la fois.

L’interprétation est amusante. M. Ph. Dupin, doué d’un rhume de fort de la Halle, n’a pu se montrer à son avantage. Mlle Paola-Marié a été une charmante Clairette, et Mlle Desclozas, si gracieuse autrefois dans les féeries du Châtelet, nous est revenue, après de longs voyages, très engraissée et encore plus vieillie, mais avec cet organe inimitable, sans rival, sans pareil, avec ce filet de voix dont on disait autrefois qu’il ferait très bien dans une... salade.

A. ANDRÉI.

Persone correlate

Compositore

Charles LECOCQ

(1832 - 1918)

Opere correlate

La Fille de Madame Angot

Charles LECOCQ

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CLAIRVILLE Victor KONING Paul SIRAUDIN

Permalink

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data di pubblicazione : 21/09/23