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La Princesse jaune de Saint-Saëns

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La Princesse jaune, que vient de nous donner l’Opéra-Comique, appartient, pour la musique, à l’école à laquelle nous devons le Passant et Djamileh. Non pas méprisable, cette école : elle a la science, l’horreur du banal et des procédés convenus, la foi dans un système exclusif, celui de la mélodie continue, qu’elle croit appelé à renouveler le théâtre et à inaugurer l’avenir dramatique. Ce qui lui manque, c’est la connaissance du public sur lequel elle a la prétention de régner, de ses préférences, de ses attractions, de ses plaisirs, et pourquoi ne pas le dire ? de son génie. Oui, le public a aussi son génie propre contre lequel l’artiste a mauvaise grâce à lutter, à moins qu’il ne s’appelle Beethoven ou Rossini, – et MM. Paladilhle, Bizet et Saint-Saëns n’en sont pas encore là.

Le livret de la Princesse jaune est des plus simples et révèle un poète plus qu’un auteur dramatique.

Il s’agit d’un jeune savant, un Pygmalion hollandais qui, amoureux d’une Galatée de paravent, néglige pour elle la beauté, les charmes et les avances engageantes d’une délicieuse cousine. Un philtre, composé par un confrère, le transporte en songe au Japon : il revoit sa princesse jaune, mais, sous les traits de la cousine hollandaise, et lorsqu’il se réveille il se trouve heureux d’épouser à la fois le rêve et la réalité, qui lui tendent les bras aux sons joyeux de la kermesse.

L’ouverture, piquante, mélodique et finement instrumentée, avait mis en goût le public qui ne demandait pas mieux que de faire un succès chaleureux à M. Saint-Saëns. L’air du ténor a continué celte impression agréable : malheureusement, elle n’a pas tardé à s’amortir et ne s’est retrouvée qu’à de rares intervalles, notamment à la scène finale, où M. Saint-Saëns s’est montré moins avare de rhythme et de mélodie que dans le reste, mais qui n’a pu cependant faire franchir à sa partition les limites d’un succès d’estime.

Lhérie chante avec distinction son rôle de Kornélis. Les manières accortes et le style, plus mutin que poétique, de Mlle Ducasse, ont paru un peu dépaysés dans celui de la Galatée hollando-japonaise.

Est-ce l’effet du contraste ? je ne sais ; mais ce qui est certain, c’est que l’opérette de M. Poise, Bonsoir, voisin ! a semblé une fête au public qui venait d’entendre la Princesse jaune. C’était un véritable plaisir, une caresse pour l’oreille, que cette musique si alerte, si franche, si spirituelle. Mlle Reine a remporté là un de ces triomphes qui marquent dans la carrière d’un artiste. Par la perfection de son chant, par le brio et la sûreté de ses vocalises, elle s’est élevée d’un bond au premier rang de nos virtuoses d’opéra-comique. […]

GERHÔME.

Persone correlate

Compositore, Organista, Pianista, Giornalista

Camille SAINT-SAËNS

(1835 - 1921)

Opere correlate

La Princesse jaune

Camille SAINT-SAËNS

/

Louis GALLET

Permalink

https://www.bruzanemediabase.com/it/node/25855

data di pubblicazione : 18/09/23