La Forêt enchantée op. 8
Légende-symphonie d’après une ballade de Uhland créée le 24 mars 1878 aux Concerts populaires Pasdeloup.
En 1877, tout en rêvant à un drame lyrique sur Les Aventures du dernier Abencérage de Chateaubriand, d’Indy compose son premier poème symphonique, La Forêt enchantée, d’après la ballade Harald du poète allemand Ludwig Uhland, également mise en musique par Carl Loewe et Josef Rheinberger. Harald chevauche à la tête de ses guerriers à travers la forêt éclairée par la lune. Soudain, les cavaliers sont assaillis par des elfes qui les entraînent à leur suite. Seul Harald résiste aux sortilèges et poursuit sa chevauchée. S’étant désaltéré à une source magique, il s’endort pour des siècles, entouré par les elfes. Après La Chevauchée du Cid et avant Saugefleurie, d’Indy reprend ici le thème romantique de la chevauchée, récemment illustré par son ami Henri Duparc dans Lénore (1875). Ayant assisté à la création de la Tétralogie en 1876, il est alors en pleine fièvre wagnérienne, mais il a aussi eu l’occasion les années précédentes de se familiariser avec les œuvres de Berlioz, comme collaborateur d’Édouard Colonne. Ces deux influences se mêlent dans cette partition qui confirme ses talents d’orchestrateur. On y remarque en particulier les timbales associées aux vents et cordes graves qui donnent un caractère mystérieux et inquiétant à l’introduction, la spatialisation de l’haletante chevauchée par accumulation de strates instrumentales et les subtils alliages de timbres (flûtes, cor, harpes et cordes en harmoniques, trémolos de violons divisés) évocateurs du monde féerique des elfes. La Forêt enchantée a été révisée avant d’être éditée par Heugel vers 1892 avec une dédicace à Pierre de Bréville.
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data di pubblicazione : 06/09/23
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