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Namouna de Lalo

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PREMIÈRES REPRÉSENTATIONS

Théâtre national de l’Opéra : Namouna l’Esclave, ballet pantomime en 2 actes et 3 tableaux, de MM. Nuitter et Petipa, musique de M. Lalo. — […].

L’œuvre de M. Lalo a relativement profité des bruits malveillants que les habitués des coulisses de l’Opéra avaient, à satiété, fait courir à son sujet Les uns disaient que cette musique… wagnérienne (!) rendait la tâche du chorégraphe Petipa impossible en ne lui fournissant aucun rhythme franc, aucune mélodie, les autres ajoutaient que Mlle Sangalli avait déclaré ne pas vouloir risquer sa réputation en dansant un rôle absolument dangereux…

En somme, la musique de M. Lalo, sans être ce qu’on appelle très dansante, est très suffisamment cadencée pour qu’on ait pu y ajuster tous les pas classiques et académiques imaginables, et Mlle Sangalli, dont le rôle est excellent à tous les points de vue, a obtenu un très grand succès personnel en mimant et surtout en le dansant d’une façon étonnante.

Chose singulière, dans tous les propos – ou avant-propos, – dans tous les potins, préliminaires de la soirée d’hier, – on ne lisait jamais un mot désagréable pour le livret de M. Nuitter. Or il se trouve que le côté le plus faible et le moins réussi du nouveau ballet, c’est précisément ce poème banal et peu corsé qui était chargé d’inspirer à la fois le maître de danse et le compositeur de musique.

En quelques lignes, en voici le sujet, dans toute sa beauté :

La scène est à Corfou, « dans un ancien palais, – dit le livret, – qui a conservé quelques restes de sa première splendeur… » Il fait nuit, dans le palais éclairé, des étrangers sont réunis et jouent pour passer le temps. On joue gros jeu et une partie furieuse s’engage entre un jeune gentilhomme, Ottavio, et un seigneur de mine douteuse, Adriani. Adriani n’a pas de chance, il perd, il perd toujours ; il vide ses coffres, il joue jusqu’à la tartane qui l’a amené et tout l’équipage par-dessus le marché.

Perdue la tartane, perdu l’équipage. Enfin n’ayant plus rien à opposer à son heureux adversaire, Adriani joue son esclave Namouna qu’un jeune serviteur amène la figure couverte d’un voile. Ottavio gagne l’esclave, forcé d’accepter ce bizarre enjeu. Adriani rugit de rage. Mais il faut bien qu’il se résigne. Namouna est livrée à Ottavio, qui sans vouloir soulever la gaze épaisse qui cache ses traits, lui rend généreusement la liberté. Namouna émue et reconnaissante s’agenouille devant son sauveur, lui baise respectueusement la main et lui offre la moitié du bouquet qu’elle porte à sa ceinture. Ottavio accepte le cadeau et met à la disposition de Namouna les trésors, la tartane et l’équipage d’Adriani. Un jeune esclave, Andrikès, paraît tout particulièrement dévoué à Namouna.

Plus tard nous retrouvons Ottavio ruminant une sérénade sous le bacon d’une jolie femme de Corfou, à laquelle il envoie des baisers passionnés. Pendant qu’il exprime ainsi son amour, survient le farouche Adriani qui lui cherche querelle. On tire l’épée. Mais une femme masquée, prévenue par Andrikès, apparaît. C’est Namouna qui sépare les combattants en se glissant entre leurs épées et dansant en leur jetant des fleurs. Le jour ne tarde pas à luire, la foule accourt, le duel est devenu impossible et le combat fait place aux danses, aux jeux, aux divertissements.

Héléna contemple ce spectacle du haut de son balcon. Ottavio la salue et elle reçoit ce salut froidement. En ce moment, Namouna, toute parée de ses attraits maintenant, s’approche de lui et lui dit en souriant : « Cette femme que tu aimes ne t’aime pas. » Ottavio regarde Namouna, la trouve ravissante, ce qui devait arriver, et oublie Héléna pour contempler l’esclave qui se livre envers lui à mille séduisantes coquetteries.

Ottavio pourtant cherche à rentrer en grâce auprès d’Héléna. Namouna restée seule, se voit accostée par le terrible Adriani qui essaie de la ressaisir et qu’elle repousse. Alors Adriani essaie tout simplement de faire assassiner son rival Ottavio par quatre hommes de mauvaise mine. C’est encore Namouna qui le sauve des spadassins, et Namouna, grâce au concours de gens à elle, enlève Ottavio, le fait transporter sur sa tartane… histoire de mettre le jeune home en sûreté.

Et l’on conduit Ottavio dans une île où il est reçu à merveille par les anciennes compagnes d’esclavage de Namouna – que celle-ci, devenue riche, a voulu revoir et délivrer. Grande joie parmi les femmes. Le marchand Ali les échange contre l’or de Namouna. Et Ottavio, se réveillant d’un doux sommeil, apprend que Namouna l’aime, et alors il se met à aimer Namouna.

Mais Adriani reparaît à la tête d’une bande de forbans. Il tient à rattraper ce qu’il a perdu, à se venger d’Ottavio, à reconquérir Namouna. Une partie de la bande se laisse désarmer par les femmes dévouées à Namouna. Mais d’autres brigands se sont emparés d’Ottavio.

Adriani tient son rival. Quant aux hommes qui se sont laissé prendre au piège tendu par les créatures séduisantes auxquelles ils n’ont pu résister, il les gourmande et leur reproche leur lâcheté, et leur dit que ces femmes sont, après tout, leurs esclaves. Il commande une fête où ils seront servis précisément par ces trop aimables tentatrices. La fête dégénère en orgie, les hommes se grisent, Adriani se laisse verser à boire par Namouna. La surveillance dont Ottavio était l’objet se relâche. Namouna fait échapper son amant. — Une barque est là, toute prête. — Ottavio et sa Namouna y montent après s’être débarrassés des forbans qui les poursuivent en leur jetant des bourses pleines d’or. Mais Adriani se réveille, il aperçoit les fugitifs, il arme son pistolet, il va tirer quand le brave petit Andrikès frappe le misérable de son poignard.

Et la barque s’éloigne, emportant Namouna et Ottavio, et laissant Adriani blessé et ses hommes presque tous ivres sur le rivage.

J’ai dit le succès de Mlle Sangalli ; je dois signaler également celui de M. Mérante : le Delaunay de l’Académie nationale de Danse…

Maintenant, si vous me demandez de vous détailler les grâces, les qualités, les beautés particulières des autres danseuses, et surtout le nom de ces dernières, je vous enverrai demander cela à ceux de nos sénateurs, de nos conseillers d’État, de nos graves magistrats qui font du foyer de la Danse, l’endroit spécial de leurs plus « chères » études.

Quant à moi, — ce n’est point là, je n’en rougis pas, — que s’est écoulée la première partie de ma belle jeunesse et ce n’est point là, — j’en conserve l’espoir, — que ma verte vieillesse ira plus tard se retremper… […]

B. Fageol

Persone correlate

Compositore

Édouard LALO

(1823 - 1892)

Opere correlate

Namouna

Édouard LALO

/

Charles NUITTER

Permalink

https://www.bruzanemediabase.com/it/node/63806

data di pubblicazione : 18/09/23