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Lalla-Roukh

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LALLA ROOKH

L’Opéra-Comique va donner, sous ce titre, une œuvre nouvelle dont les paroles sont de MM. Michel Carré et H. Lucas, et la musique de M. Félicien David. – À ce propos, nous avons pensé qu’on ne lirait pas sans intérêt les lignes suivantes que M. H. Lucas a écrites autrefois sur Thomas Moore et sur son charmant poëme de Lalla Rookh :

« Le nom de Thomas Moore réveille toutes sortes d'idées orientales ; la comparaison du rossignol amoureux de la rose semble avoir été faite pour lui. Ses vers sont tout pleins de soupirs et de parfums. Autant la poësie de Byron est sombre et terrible, autant celle de Moore est gracieuse et souriante ; aussi ses compatriotes l’ont-ils surnommé Anacréon. Sheridan, doué d’un rare esprit, disait, en parlant de ce poëte ingénieux : “Il n’existe pas d’homme qui ait aussi bien réussi que Thomas Moore à faire passer le langage du cœur dans les élans de l’imagination. Il semble que son âme soit une étincelle du feu céleste qui, détaché du soleil voltige sans cesse pour remonter vers cette source de lumière et de vie.”

Le poëme le plus célèbre de Thomas Moore est Lalla Rookh ; il mérite sa réputation. Ce poëme se compose de plusieurs parties réunies par un même nœud : le Prophète voilé de Khorassan, la Fée et la Péri, les Adorateurs du feu, la Lumière du harem, sont des histoires différentes racontées par le poëte Feramary à la belle Lalla Rookh, pendant que cette princesse, fille de l’empereur de Dehli et fiancée au fils d’Abdallah, roi de Petite-Tartarie, se rend à la demeure de son royal époux. Elle est accompagnée de son chambellan, l’illustre Fadladan, fastidieux personnage, suprême critique en toutes choses et très-versé dans l’art de l’étiquette. Peu satisfait des histoires de Feramary, il ne manque jamais d’y trouver quelque chose à redire, au grand mécontentement de la princesse, qui se prend d’amour pour le poëte. Lalla Rookh, lorsque le voyage se termine, est toute désolée ; mais quelle est sa joie lorsque sur le trône de la Petite-Tartarie elle reconnaît Feramary ! Ce prince aimable et galant avait voulu être aimé pour lui-même. Fadladan est un peu déconcerté. Il se rappelle tout le mal qu’il a dit des vers du noble poëte ; mais comme il est bon courtisan, il change aussitôt d’opinion et se montre disposé à faire désormais un éloge sans restriction des vers royaux. La devise de Fadladan était celle-ci :

“Si le prince vient à dire qu’il fait nuit à midi, jurez que vous voyez la lune et les étoiles.”

Avec une telle maxime, il ne pouvait manquer de réussir dans une cour quelconque : il resta grand chambellan.

Thomas Moore a tiré un parti très-spirituel de Fadladan qui, privé du sens poétique, fait des remarques assez piquantes. Thomas Moore s’est moqué, au moyen de ce personnage, des esprits qu’on appelle rationnels et bourgeois qui demandent la preuve et le pourquoi de toutes choses et n’accordent rien à l’idéal. »

H. Lucas.

Persone correlate

Compositore

Félicien DAVID

(1810 - 1876)

Librettista

Hippolyte LUCAS

(1807 - 1878)

Opere correlate

Lalla-Roukh

Félicien DAVID

/

Michel CARRÉ Hippolyte LUCAS

Permalink

https://www.bruzanemediabase.com/it/node/735

data di pubblicazione : 21/09/23