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Charles-Valentin Alkan, le piano visionnaire

Date du colloque :
21-23 novembre 2013
Personne(s) liée(s) :

Colloque organisé du 21 au 23 novembre 2013 par la Bibliothèque nationale de France, le Conservatoire à Rayonnement Régional de Paris, le Musée de la Musique/Cité de la Musique. En partenariat avec les Commémorations nationales, le Palazzetto Bru Zane, l’École Pratique des Hautes Études (SAPRAT) et la Société française de musicologie.

Tout chez le musicien - la dualité faite homme - est singularité, gageure, défi. Né et mort à Paris, Alkan est l'archétype de l'artiste romantique surdoué et vulnérable. Enfant prodige, il surpasse tous les autres : 1er prix de piano à 10 ans au Conservatoire de Paris, puis 1er prix d'harmonie, d'accompagnement et d'orgue, il enseigne le solfège à 15 ans dans la prestigieuse institution, concourt à 18 ans pour le Grand Prix de Rome tout en créant son Concerto pour piano no 1 à la Société des Concerts. 
Dans le Paris cosmopolite de la monarchie de Juillet, Alkan est l'un des très rares émules de Liszt, l'un des très rares intimes de Chopin, apprécié de George Sand qui résume : « Alkan, pianiste célèbre, musicien savant, homme de cœur. » 
Tout invitait le compositeur, doté d'une virtuosité transcendante, à jouer la carte du « lion romantique ». Plus rare est son destin de créateur « aimant le grand art, ne sacrifiant point au succès éphémère, ayant horreur du banal, suivant sa voie sans jamais songer à la popularité » (Marmontel). Il connaît en vérité le Tout-Paris des arts et des lettres, mais sa tendance à la misanthropie est tragiquement accentuée, à 35 ans, après l'échec inattendu de sa candidature comme professeur de piano au Conservatoire (1848).
Compositeur irréductiblement original, il a accumulé un ample corpus pour piano qui tresse de brèves pages évocatrices réunies en Préludes, Chants ou Motifs/Esquisses, des Études d'une difficulté diabolique et de vastes architectures sonores, dont la Sonate les Quatre Âges. Il y joint deux concertos, trois exceptionnelles partitions de chambre et un vaste répertoire pour piano à pédalier ou orgue, dont l'ambitieux Impromptu sur le choral de Luther. 
Aussi tendu vers l'Avenir que son ami Liszt, ce novateur impénitent se nourrit des classiques et interprète sans relâche Bach, Haendel, Mozart et Beethoven, sans oublier ses contemporains Mendelssohn, Chopin et Schumann, qu'il mettra encore en valeur dans ses tardifs et époustouflants Petits Concerts chez Érard. Ses cadets Franck, Saint-Saëns, d'Indy, Bülow, Busoni constituent alors une nouvelle génération d'admirateurs. 
Né sous le Premier Empire, « l'enfant vraiment merveilleux » vanté par Rossini s'éteindra discrètement sous la IIIe République, après Liszt et Wagner ses derniers contemporains. Cheminer hors des sentiers battus fut la règle de vie de l'érudit juif et mystique, traducteur des Ancien et Nouveau Testaments, déchiré entre les réalités du monde d'ici-bas et l'idéalité du monde de l'au-delà. Un parcours stoïque, profondément émouvant. 
Lui-même immense virtuose et créateur hors du commun, Busoni hissera Alkan au Parnasse des cinq plus grands compositeurs pour le piano depuis Beethoven, allant jusqu'à affirmer : « Il faudrait considérer Alkan comme le plus important compositeur de musique pour piano de France. »

Comité scientifique : Xavier Delette, Brigitte François-Sappey, Florence Gétreau, Elizabeth Giuliani, Etienne Jardin, François Luguenot, Thierry Maniguet, Cécile Reynaud, Thomas Vernet, Eric de Visscher.

Comité organisateur : Elizabeth Giuliani, Thierry Maniguet, Cécile Reynaud, Thomas Vernet.

Programme

Alkan romantique 

Jean-Jacques Eigeldinger – Alkan et Chopin : à la recherche d’affinités

Emmanuel Reibel – Alkan, parangon du romantisme français

Judéités

Laure Schnapper – Alkan, un israélite éclairé

David Conway – Charles-Valentin Alkan : The Voice of the Lion

Des sources pour la connaissance biographique

François Luguenot – Raymond Lewenthal et Charles-Valentin Alkan : histoire d'un manuscrit inédit

Gemma Ma Salas Villar – The Charles-Valentin Alkan's correspondance with the Spanish pianist Santiago Masarnau

Rosalba Agresta – “His Studies are the most difficult in existence”. Autour de la réception d’Alkan en Angleterre

Les œuvres et leur réception

Hervé Audéon – Les concertos pour piano d’Alkan : contributions singulières à l’histoire d’un genre controversé

Étienne Jardin – Les pianistes organisateurs de concerts à Paris d'après les archives du droit des pauvres (1822-1848)

Thomas Vernet – “Alkan ! me dira plus d’un lecteur.... Qu’est-ce qu’Alkan ?ʺ La fortune posthume de Charles-Valentin d’Alkan

Alkan : analyse et interprétation

Cécile Reynaud – Alkan et ses contemporains : stratégies éditoriales

Constance Himelfarb – Comment Alkan passe le temps ?

Rainer Schmusch – L’esquisse comme genre expérimental expressif : une analyse des 48 Motifs op. 63

Anthony Girard – Le langage musical d’Alkan dans sa Symphonie pour piano seul (Études 4 à 7 des Douze études dans les tons mineurs op. 39)

Anny Kessous Dreyfuss – « Mettre en musique toute la Bible » : le souhait d’Alkan tel qu’il apparait dans ses Alléluia.

Kenneth Hamilton – Alkan’s Concerto op.39: Plagiarism or Inspiration?

Bénédicte Gandois – Charles-Valentin Alkan et l’Allemagne

Alexandre Dratwicki – Alkan et l’énigme du prix de Rome

Alkan : du répertoire à l'instrument

François Luguenot – Alkan, pianiste visionnaire

Eric Lebrun – Alkan : évocation de l’œuvre pour le piano-pédalier et ses possibles adaptations pour orgue

Etienne Baillot – Clavecins et clavicordes à pédalier XVIIe et XVIIIe siècles

Thierry Maniguet – Les pédaliers et pianos pédaliers Érard et Pleyel

Dalibor Miklavčič – Alkan's works for pédalier in context of his predecessors, contemporaries and our time

Programme 

Personnes en lien

Compositeur, Pianiste

Charles-Valentin ALKAN

(1813 - 1888)

Permalien

https://www.bruzanemediabase.com/node/10371

date de publication : 04/10/23