Lancelot de Joncières
Outre Louise, il me reste encore à signaler l’apparition de deux œuvres musicales : l’une, Lancelot, à l’Opéra ; l’autre, Martin et Martine, au Théâtre-Lyrique de la Renaissance.
La musique de Lancelot, composée par M. Joncières, est en son ensemble agréable, mélodique, mais quelque peu uniforme. Elle contient de la grâce et du charme, particulièrement dans la partie d’idylle amoureuse du second acte, alors que Lancelot, sauvé par les soins d’une jeune fille, Elaine, exprime sa reconnaissance. Toutefois, j’aurais voulu que M. Joncières s’efforçât de diversifier davantage la tonalité générale de sa partition qui demeure un peu grise. J’aurais aimé lui voir mettre en un relief plus accusé, dans sa trame symphonique, le milieu de poésie pittoresque où se déroule l’action. Assurément, un auteur est toujours libre de traiter un sujet comme il l’entend : il n’en est pas moins vrai que j’ai regretté de ne point éprouver la belle impression d’art que j’eusse désirée.
En revanche, le livret dû à MM. Edouard Blau et Louis Gallet, est, au point de vue poétique, fort au-dessus de la moyenne ordinaire. Il contient de jolis vers, que le défaut d’espace seul m’empêche de citer.
Albert Dayrolles
Permalien
date de publication : 12/07/23