Courrier des théâtres / La soirée théâtrale. 100e de La Fille de Madame Angot
Courrier des théâtres
[…] Lundi prochain, pour la 101e de la Fille de madame Angot, les Folies annoncent le début de mademoiselle Raphaèle dans le rôle de mademoiselle Lange, que mademoiselle Desclozas, attendue à Londres, est obligée de quitter.
Mademoiselle Raphaèle est une belle personne de vingt ans à peine, elle sort du Conservatoire c’est une élève de Mocker ; elle n’a jamais vu le feu... de la rampe ; aussi a-t-elle bien peur… surtout pour l’engueulade du 3e acte.
Puisque nous parlons des Folies, annonçons que, malgré son traité avec les Bouffes, M. Lecoq n’abandonne pas le théâtre de son succès.
Il a promis à M. Cantin deux partitions : l’une, terminée déjà, Don Juan XlV, de M. Moinaux ; l’autre, sur le chantier, La belle Bourbonnaise, trois actes de M. Ernest Dubreuil.
Jules Prével
La soirée théâtrale.
[…] La Fille de madame Angot continue à encaisser des sommes insolentes. Depuis la première, il n’y a eu qu’une seule recette au-dessous de cinq mille francs. C’était dimanche dernier ; mais la veille il y avait eu un changement de gouvernement, et, dans la journée, il y avait eu du soleil.
Dans les coulisses, on ne parle naturellement que du grand souper de la centième.
Dimanche, quand le rideau tombera sur le troisième acte, l’opérette de Lecocq aura fait entrer environ cinq cent dix mille francs dans la caisse du théâtre, et M. Cantin, à qui elle aura rapporté, pour sa part, une quinzaine de mille livres de rentes, se prépare à faire luxueusement les choses.
Aussitôt la représentation terminée, la scène sera livrée à Brébant, et, dans le décor même du bal de Calypso illuminé à giorno, on dressera la table.
Pendant le souper l’orchestre exécutera les airs les plus joyeux de la partition, et après, comme on se trouvera en compagnie de femmes jeunes — pour la plupart — et charmantes — toutes, — on dansera.
Quatre-vingts ou quatre-vingt-dix couverts au plus. Les artistes engagés et quelques journalistes. Ce ne sont pas les demandes qui ont manqué, mais M. Cantin s’est dit que, moins on serait de fous, plus on rirait, et on s’en est tenu rigoureusement au programme.
Je dois cependant lui donner un conseil. Il fera bien, dimanche soir après la sortie du publie, de faire une ronde sérieuse dans la salle. MM. les titis seraient fort capables de se dissimuler sous les banquettes avec des provisions variées, petits pains et cervelas.
Ce serait leur manière à eux de « souper avec Desclozas.
Un monsieur de l’orchestre
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La Fille de Madame Angot
Charles LECOCQ
/CLAIRVILLE Victor KONING Paul SIRAUDIN
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date de publication : 24/09/23