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La Soirée théâtrale. Le Tribut de Zamora

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La Soirée Théâtrale
LE TRIBUT DE ZAMORA

Belle et grande soirée dont je veux essayer de rapporter les échos divers avec une fidélité pour ainsi dire phonographique.

Et d’abord, pendant que la salle se garnit – le lever du rideau est annoncé pour 7 heures 1/2, mais on ne commence guère avant 8 heures moins dix racontons une petite anecdote en guise de prologue.

C’est l’histoire véridique du Tribut de Zamora, certainement oublié par les auteurs eux-mêmes.

L’idée du livret n’est pas née d’hier.

II y a vingt ans, Gounod venait de donner sa Reine de Saba qui n’eut qu’un succès médiocre. M. Walewski, alors ministre, fit venir d’Ennery et lui dit

– Les bons livrets d’opéra nous manquent, on n’en fait plus. C’est à cela surtout que j’attribue l’insuccès de la Reine de Saba, car Gounod a énormément de talent. Eh bien, M. d’Ennerv, j’ai pensé à vous. Voulez-vous faire un opéra avec Gounod ?

D’Ennery accepta la proposition et quelques jours après il se rencontra avec le compositeur dans le cabinet de M. Alphonse Royer. On causa, on se mit d’accord.

– Maintenant… avez-vous un sujet ? demanda Gounod au dramaturge.

– Certainement.

Et d’Ennery se mit à développer le scénario du Tribut des cent vierges.

– Bravo ! admirable ! s’écria l’auteur de Faust. Cependant…

– Quoi ?

– J’ai mieux que cela à vous proposer.

– Vraiment ?

– Voulez -vous me faire le Cid ? J’ai une envie folle de mettre le Cid en musique.

– Diable ! C’est que...

– Vous hésitez ?

– Il y a un homme d’un certain talent… le nommé Corneille, qui a traité le sujet… Et je redouterais la comparaison.

– Enfin… réfléchissez !

D’Ennery a réfléchi pendant dix-huit ans. Il y a deux ou trois ans seulement, M. Halanzier s’en fut un jour trouver le dramaturge.

– Les bons livrets d’opéra nous manquent, lui dit-il, on n’en fait pas. C’est à cela surtout que j’attribue l’insuccès de Polyeucte, car Gounod a du génie. Eh bien, mon cher d’Ennery, j’ai pensé à vous. Voulez-vous faire un opéra avec Gounod ?

– Justement, je lui avais promis un poème ! réplique d’Ennery.

– Quand cela ? Il y a dix-huit ans.

L’affaire fut aussitôt conclue, M. D’Ennery s’adjoignit M. Brésil, et Gounod, qui ne songea plus au Cid, se mit à écrire sa musique avec un enthousiasme sincère.

*

Huit heures dix minutes. Gounod fait son entrée et vient se placer debout, au pupitre du chef-d’orchestre.

Les scènes que j’ai racontées, il y a un an, à cette même place, à l’occasion de la première d’Aïda, se renouvellent.

On fait au maître français les mêmes ovations qu’au maître italien.

Gounod paraît fort ému.

Il avait tenu à conduire l’orchestre. Il a toujours soutenu, par la parole et la plume, que les musiciens avaient le droit et le devoir de diriger eux-mêmes l’exécution de leurs œuvres. D’abord, on l’a conspué ; aujourd’hui, on lui cède la place qu’il n’a pas cessé de revendiquer. Pendant toutes les répétitions, il a toujours eu d’excellents rapports avec les musiciens de l’orchestre, qui ont fait preuve d’un zèle, d’une bonne volonté et d’une attention dont il convient de les louer très vivement. Je n’approuve pas l’idée de Gounod, mais puisqu’on a accédé à son désir, on a bien fait de lui rendre la tâche aussi peu lourde que possible.

*

Salle splendide – est-il besoin de le dire ?

Dans la grande avant-scène du gouvernement M. Grévy et sa famille, et, sur le théâtre, dans la loge de la direction, M. Gambetta. Puis, au hasard de la lorgnette, MM. le comte de Gouy d’Arsy, A. Lupin, Schickler, de Vogué, A. Hennessy, Louis de Turenne, baron Finot, prince d’Arenberg, comte de Juigné, duc de Castries, Mme Rousselle, Mme Joubert, Mme de Dreux-

Brézé, Mme Pillet-Will, Jules Simon, la baronne Poisson, Madame de Bravery, marquis du Lau, Rainbeaux, Ridgvvay, de la Redorte, comte de Berteux, de Castre, Émile Perrin, A. de Rothschild, Gavini, E de Rothschild, Édouard André, de la Bourdonnais, le président Cartier, l’ex-Mgr Bauer, Clairin, Gérôme, Meissonier, Poirson, comtesse Cahen d’Anvers, comtesse de Mailly, baronne de Saint-Martin baronne Finot, Mme Laurent, Lefebjfre de Viefville, de Nétunièrés, Baignières, de Cuadra, Maurice Richard, de Jonquiéres, Mme Alboni, Mme Fiocre, Mme Carvalho, Kœnigswarter, Legouvé, A. Dumas, Camille Doucet, Gaston Boissier, Clemenceau, de Montebello, Saint-Saëns, Duquesnel, Coçhery, docteur Blanche, Mlles Bartet, Reichemberg, Bianca, Delphine Marquet, Léonide Leblanc, Alice Regnault, Dartaux, M. et Mme Constans, Lockroy, duc de Nemours, princesse de Sagan, Ephrussi, Massenet, de Beyens, Desbarrolles, Ambroise Thomas, Jules Barbier, marquise de Pourtalès, duc et duchesse de Mouchy, marquise de Galliffet, Mme de Guadalmina, Mme Turquet, Hallez-Claparède, princesse d’Hénin, Duclerc, de Divone, Binder, Jules Ferry, Grieninger, Bischoffsheim, de Fitz-James, Mme Edmond Adam, Edmond Blanc, de Scépeaux, Auguste Maquet, de Carayon-Latour, d’Hauterive, Bocher, H. Crémieux, Patinot, Denormandie et enfin une nuée de correspondants étrangers, et M. Filippi, accompagné de presque toute la critique italienne, venue à Paris exprès pour cette représentation.

Une personne fort remarquée, à l’amphithéâtre : Mme Georgina Weldon.

Robe noire, aumônière noire garnie d’argent, grand col en point de Venise, les cheveux coupés ras et, sur la poitrine, une énorme médaille de mérite.

*

Ce sont M. Sellier (Manoel Diaz, aucune parenté avec le compositeur de la Coupe du Roi de Thulé) et Mlle Daram (Xaïma un nom qui n’est pas à la portée de toutes les prononciations) qui ont l’honneur d’essuyer les plâtres, c’est-à-dire qu’ils entrent en scène quand le public

n’a pas encore eu le temps de se dégourdir.

On a beaucoup parlé, ces jours derniers, des interprètes du Tribut de Zamora.

Plusieurs journaux se sont chargés d’apprendre aux Parisiens que Mlle Krauss est née à Vienne, qu’elle sait être dramatique et passionnée, qu’elle porte, sans faiblir, depuis plusieurs années le poids du répertoire ; que l’opéra de Gounod sera la dernière création de Mlle Daram ; que Lassalle est, depuis le départ de Faure, le baryton le plus aimé de l’Opéra ; que Sellier est un ténor doué d’une voix puissante, découvert par Edmond About dans une boutique de la rue Drouot ; il y a même un journal qui, en faisant le portrait physique du ténor de l’Opéra, a trouvé moyen de dire qu’il était grand, mince et blond.

Ce sont là des révélations précieuses qui rendent la tâche du chroniqueur un peu difficile.

Cependant il me reste fort heureusement quelques menus détails à enregistrer.

Les costumes par exemple.

Ils n’étaient pas faciles à confectionner.

Le fait soi-disant historique qui a fourni le sujet de l’opéra est des plus contestables. Rossew Saint-Hilaire, qui a écrit d’excellentes études sur l’Espagne ancienne, le nie absolument. Voltaire aussi. Cela-n’a pas empêché les auteurs de placer leur action au neuvième siècle, ce qui était d’ailleurs leur droit.

Les documents sur cette époque ne sont pas nombreux. L’Armeria de Madrid a fourni certains renseignements sur les armures.

Clairin, le jeune peintre d’un si grand talent qui a beaucoup voyagé en Espagne et au Maroc, a donné quelques indications précieuses.

Puis enfin, à force de fouilles patientes dans les Bibliothèques, de longues recherches, d’un travail assidu et vraiment remarquable, M. Eugène Lacoste, le dessinateur de l’Opéra, est parvenu à combler toutes les lacunes.

Mlle Daram (Xaïma), qu’on ne remplacera pas facilement et qu’on regrettera longtemps à l’Opéra, est en mariée : Corsage et jupe de dessus bleu tendre avec motifs ton sur ton. Comme jupe de dessous, le montero brodé. Costume gai et fort gracieux.

Le fiancé, c’est Sellier. Bon type militaire du neuvième siècle. Pourpoint en peau-de daim, jupe violette bordée de couleurs.

L’entrée de Lassalle est superbe. Il arrive à cheval, entouré d’un état-major brillant. Les cavaliers couverts d’armures et d’étoffes éclatantes, les hérauts d’armes magnifiques, et les

Berbères vêtus de laine blanche, la lance au poing. Il y a énormément de Berbères dans le nouvel opéra. Il paraît que, dans la figuration, on se disputait cet emploi. Tout le monde aurait voulu être Berbère.

Le costume de Lassalle, l’ambassadeur du calife de Cordoue, est d’une grande beauté. Il porte le caftan tabac orné d’or, la ceinture armée en métal. Grande cotte de maille damasquinée d’or. Les jambes armées de chlamydes damasquinées ; deux manteaux, l’un noir, l’autre blanc, portés à la mauresque. Le casque est copié sur le casque de Boabdil, avec une petite modification. Boabdil, qui ne chantait pas la musique de Gounod, avait le casque rabattu sur es oreilles, ce qui présentait des inconvénients pour Lassalle. Il a fallu l’échancrer.

*

C’est au deuxième acte seulement que nous faisons connaissance avec le frère de Ben-Saïd,

Hadjar ; Melchissédec, dans la vie privée.

Il est naturellement moins bien mis que son aîné, mais il a bon air tout de même avec son caftan mauve brodé d’or son turban blanc armé du casque, ses bottes en cuir brodé et ses deux burnous noir et blanc.

Puis l’héroïne de la soirée, la grande triomphatrice, Mlle Krauss.

Ce rôle d’Hermosa, l’esclave, la folle ne semblait pas devoir comporter de costumes bien éclatants. Mais on a découvert, non sans à-propos, que les Orientaux avaient l’habitude de couvrir les fous de vêtements somptueux, ce qui nous vaut un caftan de soie violette brodée d’or, aux manchettes doublées de rouge amarante retroussées sur les épaules et laissant voir les bras nus. Les cheveux en désordre nous ont rappelé la Salomé de Regnault. Cette première apparition de la Krauss produit un effet énorme.

Et les cent vierges ?

Les voici qui défilent, au milieu d’une jolie escorte : des Arabes en tuniques bleues, des cavaliers couverts d’armures d’or et de burnous de deux couleurs. Lassalle les suit, toujours à cheval.

Avec le Tribut de Zamora, l’excellent et sympathique chanteur entre décidément dans les barytons à cheval.

On voulait d’abord donner une grande importance à ce cortège de cent vierges. Mais M. Vaucorbeil, qui a monté le nouvel opéra avec un goût artistique dont on ne saurait trop faire l’éloge, a supprimé les cortèges. Il est vrai qu’on en a un peu abusé dans le Roi de Lahore dans Polyeucte et dans Aïda. Celui des vierges espagnoles n’a donc que fort peu d’importance. En revanche, il a beaucoup de couleur.

Un instant, pour l’accentuer davantage, il avait été question à l’Opéra de mêler quelques chameaux à l’escorte des captives.

Mais M. Régnier, qui est non seulement un metteur en scène de premier ordre, mais un fin érudit, est venu, son Buffon à la main, prouver que les Maures n’avaient jamais pu acclimater le chameau en Espagne.

D’ailleurs, on avait déjà vu des chameaux à l’Opéra, dans la Caravane de Grétry. Seulement c’étaient des chameaux en carton un figurant dans le train de derrière, un autre dans le train de devant. Ce fut un succès immense. Aujourd’hui on se montrerait probablement plus difficile.

*

La scène de la vente est bien réglée.

Le cadi qui la préside, commissaire-priseur de ces temps reculés, est vêtu de noir, avec un burnous blanc et un turban rouge.

Mon Dieu, que je voudrais voir M. Pillet habillé ainsi !

*

On discute dans les couloirs cette scène des enchères qui est le point culminant du second acte.

– Mais ces femmes qu’on vend à la criée… nous avions déjà vu ça dans la Veuve du Malabar.

– Musique de Hervé !

Voyez messieurs, voyez l’objet !

– Et dans le Voyage dans la lune !

– Musique d’Offenbach !

Alors un confrère raconte ce mot de Scribe.

Il collaborait avec je ne sais qui et venait de trouver je ne sais quelle situation amusante.

– Mais ça s’est déjà fait ! s’écria le je ne sais qui.

– Vraiment ?

– Oui… et il n’y a même pas fort longtemps.

– Ça faisait-il de l’effet ? demanda Scribe.

– Beaucoup.

– Eh bien ! soyez-tranquille, ça en fera encore !

M. d’Ennery pense sans doute comme Scribe.

Et il a bien raison.

*

Les jeunes gens de l’orchestre s’amusent à blaguer les dinars d’or qui remplacent les louis sur les rives de l’Oued-el-Kébir.

– Des dinars ! dit quelqu’un, c’est une monnaie qui ne doit avoir cours qu’à Saint-Malo !

– Me voyez-vous ; au bal de l’Opéra, proposer ça à un domino « Cinq dinars et un souper ! »

Il est difficile d’avoir des renseignements exacts sur cette monnaie d’or arabe qui a été frappée au septième siècle.

Tout ce qu’on sait c’est que le mot vient du latin denarius, denier.

*

Au foyer de la danse, l’animation est grande – surtout pendant l’entr’acte du second au trois. Comme toujours les abonnés passent l’examen des costumes, distribuant les compliments ou les critiques. Quelques-unes des demoiselles du corps de ballet trouvent qu’on leur a fait des jupes trop longues.

– C’est indécent s’écrie l’une d’elles.

Un joli mot dans un coin du foyer.

On parle de la petite… une Italienne pur sang, une des perles du corps de ballet, qui figure en outre parmi les vierges captives du tribut.

– Elle est jolie, jolie, jolie ! dit quelqu’un.

– Oui… mais elle a trop d’accent !

– Bah ! elle s’exprime comme une vierge espagnole !

*

C’est au troisième acte que se trouve le ballet.

Lassalle et Daram ont été faire un bout de toilette pour la circonstance. Mlle Daram porte un grand caftan maure broché or sur blanc avec dessous bleu tendre. Ceinture bleue et or. Riche parure d’or au cou. Lassalle a un caftan vert brodé ; d’or avec ceinture noire, jambes nues, babouches vertes brodées d’or, turban blanc.

C’est lui qui, s’adressant à Xaima, chante langoureusement :

Chasse ta tristesse inquiète,
Par mon ordre une fête
Célébrant ta venue en cet heureux séjour,
Au lieu dans ce jour.

Dans les féeries, D’Emrery, plus concis, avais l’habitude d’annoncer les ballets en faisant dire tout simplement à un des personnages :

– Que la fête commence !

Mais à l’Opéra tout se solennise.

Disons tout de suite que le ballet a paru manquer d’originalité.

Nous avons vu vingt fois ce défilé de femmes de Harem, d’odalisques et d’almées.

Chaque groupe de danseuses est commandé par un des sujets en vue de l’Opéra.

Passons-les en revue, le plus rapidement possible.

Les Esclaves commandées par la charmante Mlle Invernizzi, rentrée depuis peu à l’Opéra. Le rôle des esclaves consiste à brûler des parfums sur des brasiers. D’abord, on brûlait de vrais parfums, mais les chanteurs ont réclamé. Mlle Invernizzi est en costume arabe fort riche, coiffure mauresque, corsage de velours et chemise brodée, ceinture de soie jaune et or. Les esclaves qui l’accompagnent ont la chemise blanche avec la ceinture et le bonnet rouge caroubier.

Les Géorgiennes, commandées par Mlle Sanlaville. Grandes robes blanches, brodées d’or. Coiffure rouge. Joli effet de voiles, un peu connu, mais joli tout de même.

Les Tunisiennes, commandées par Mlle Righetli. Corsage en velours havane brodé d’or, avec ceinture en bijouterie ; jupe en jaune safran. Pas des foulards assez réussi. Mlle Righetti a dansé son solo avec beaucoup de brio.

Les femmes kabyles, commandées par Mlle Piron, une des meilleures danseuses de l’Opéra. Très crâne, son pas du poignard et du tambourin. Costume orné de plumes, original et amusant.

Les Mauresques, commandées par Mlle Fatou. Autre danseuse di primo cartello. Ce groupe des Mauresques est le plus joli de tous. La longue robe montante en tulle noir brodé d’or, laissant voir la chair à travers le tissu, est une vraie trouvaille.

*

Après le divertissement, duel à l’épée et au poignard entre Lassalle et Sellier. Ce combat moyen âge est assez bien réglé. C’est M. Jacob, me dit-on, qui a assisté les artistes de ses conseils.

Mais le clou du troisième acte, c’est le chant patriotique que les chœurs entonnent au premier acte et que la Krauss reprend

Debout enfants de l’Ibérie !
Haut les glaives et haut les cœurs !
Des païens nous serons vainqueurs,
Ou nous mourrons pour la patrie !

Sans vouloir devancer le jugement de mon émient collaborateur Bénédict, il m’est impossible de ne pas constater les acclamations frénétiques que la Krauss a soulevées dans cet hymne enlevant.

C’est le plus beau triomphe que la grande artiste ait jamais remporté.

Notez qu’à la fin du morceau, elle tombe à moitié évanouie.

On l’a tellement applaudie qu’elle s’est relevée, violemment émue, pour baiser la main de Gounod. Après quoi elle a été reprendre son évanouissement.

À la fin de l’acte, le rideau baissé, Gambetta, qui est dans la loge sur la scène, se penche pour embrasser la Krauss.

Tout le monde fait la haie sur le passage de cette vraie tragédienne. `

Quand elle revient dans sa loge, elle la trouve pleine de fleurs.

Au milieu de cet amoncellement de bouquets, un magnifique palmier auquel pendent des fraises et des grappes de raisins. C’est un cadeau de Brébant.

*

Dans les couloirs, le chant patriotique est déjà sur toutes les lèvres.

Un critique musical exprime son opinion à haute voix :

– C’est un peu vulgaire ! dit-il en regardant d’un air inspiré le buste de Niedermeyer.

– Eh ! mon Dieu, réplique un homme d’esprit qui passe, si ce n’était pas un chant vulgaire, ce ne serait pas un chant patriotique i

*

Rien à signaler au quatrième acte, sinon que la salle bisse une adorable romance de Lassalle.

Et pourtant il est minuit moins cinq !

Le Tribut de Zamora finit à minuit et quart. Les interprètes de l’œuvre viennent apporter d’immenses bouquets à Gounod que tout le monde acclame et qui envoie des baisers à ses interprètes.

Cette manifestation inspire à un musicien la réflexion suivante :

– C’était prévu ! C’est le tribut des bouquets !

Un Monsieur de l’Orchestre.

Personnes en lien

Compositeur

Charles GOUNOD

(1818 - 1893)

Œuvres en lien

Le Tribut de Zamora

Charles GOUNOD

/

Adolphe d’ ENNERY Jules BRÉSIL

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date de publication : 24/09/23