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Opéra-Comique. Dalila de Pessard

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Date de publication :

DALILA. 
Cantate de MM. VIERNE et PESSARD.

La cantate couronnée cette année par l’Institut a été exécutée jeudi dernier au théâtre de l’Opéra Comique. C’est un honneur exceptionnel, car il ne s’était pas reproduit depuis 1838, année de l’exécution sur la scène de l’Opéra de la cantate de M. F. Bazin : Loyse de Montfort. Le lauréat du dernier concours, M. Pessard, a donc lieu d’être fier de la faveur qui vient de lui être accordée. Malheureusement il n’a pas pu jouir de son succès ; obligé de partir pour Rome à date fixe, il n’apprendra que par les journaux et par les lettres de ses amis l’accueil sympathique fait à son œuvre dans la soirée du 21 février. La scène traitée par M. Pessard, est un des épisodes les plus émouvants de l’histoire biblique. Les amours de Dalila et de Samson ont heureusement inspiré le librettiste et le musicien. La coupe adoptée par M. Vierne était très musicale et M. Pessard a rempli sa tâche avec un talent qui promet à l’art musical un maître dont notre école pourra un jour s’honorer. La scène s’ouvre par une introduction instrumentale largement conçue et très purement écrite. C’est un andante dont le motif est développé savamment et qui a la couleur vraiment biblique du sujet. L’air de Dalila, qui suit cette introduction, a de la fraîcheur et du charme, quoique médiocrement chanté par Mlle Peyret, il a fait beaucoup de plaisir et a été très applaudi. Dans le duo de Nacher et de Dalila, nous avons retrouvé quelques réminiscences de Robert et des Huguenots. Il serait difficile, à la vérité, de puiser à de meilleures sources ! Et d’ailleurs on sait combien, en musique, il est difficile de se défier de sa mémoire. Nous sommes convaincus que M. Pessard ne s’est pas douté lui-même, en écrivant son duo, qu’il en empruntait les principales idées au maître qui a illustré à un si haut degré la scène française ! Nous louerons sans réserve la romance de Samson, délicieusement chantée par M. Caron, de l’Opéra, et la première partie du duo entre Samson et Dalila. Ce duo nous a paru un peu trop longuement développé, comme nous avons trouvé le trio final un peu trop bruyant. Ces réserves faites, on ne peut que s’associer aux manifestations d’encouragement et de sympathie par lesquelles le public a sanctionné, jeudi soir, le jugement de l’Institut sur la cantate de M. Pessard. La cantate était entourée d’un concert auquel ont pris part MM. Sarasate, Diémer, les frères Lyonnet et une jeune Suédoise, Mlle Gelhaar, qui a chanté, avec un brio justement applaudi par la salle entière, les variations de la reine Topaze et une ballade de son pays très originale.

Personnes en lien

Compositeur

Émile PESSARD

(1843 - 1917)

Œuvres en lien

Dalila

Émile PESSARD

/

Édouard VIERNE

Documents et archives

Permalien

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date de publication : 21/09/23