Séance publique de l'Institut

Samedi 18, l’Académie des Beaux-Arts a tenu sa séance publique annuelle, sous la présidence de M. A. Thomas, assisté de MM. Meissonnier et du comte Henri Delaborde secrétaire perpétuel. Après un discours très applaudi du directeur de notre Conservatoire, les lauréats ont été proclamés et M. Henri Delaborde a lu une notice sur la vie et les ouvrages de Questel, mais le public a surtout écouté les deux cantates qui ont valu à leurs auteurs le grand prix de composition musicale. Nous avons déjà parlé de ces deux œuvres d’école de MM. Carraud et Bachelet. La première qui a été préférée par le jury était exécutée par M^me Fiérens, MM. Cossira et Taskin. C’est une partition dramatique, scénique même et qui dénote chez son auteur une aptitude théâtrale marquée. Moins de délicatesse que dans la partition de M. Carraud, mais plus de fermeté dans l’ensemble. La Cléopâtre de ce dernier se distingue par l’élégance de la mélodie et des accents d’une réelle intensité. Aux dernières pages, l’inspiration semble avoir faibli. M^lle de Montaland, MM. Imbert de la Tour et Auguez ont mis en plein relief les mérites foncièrement musicaux de cette fine composition. MM. Carraud et Bachelet connaissent leur métier et ont déjà pénétré les secrets de l’instrumentation. D’autre part, la nature les a suffisamment doués pour qu’on soit en droit de compter sur eux.