Théâtres. Déjanire à Monte-Carlo

Théâtres

« DÉJANIRE » À MONTE-CARLO. – Le théâtre de Monte-Carlo vient de remporter un triomphal succès avec la création de Déjanire, la belle tragédie lyrique du grand symphoniste C. Saint-Saëns.

L’œuvre de M. Saint-Saëns est débordante de lumineuse harmonie et de puissance orchestrale ; aussi cette belle représentation fut-elle une suite ininterrompue d’acclamations et de rappels pour les vaillants interprètes de Déjanire. Dans son enthousiasme, le public fit une ovation au maître, qui assistait à l’audition de son œuvre.

Mme Félia Litvinne fut une Déjanire puissamment tragique dans ses colères que sa belle voix sut magistralement exprimer.

Mlle Dubel, délicieusement poétique dans le personnage d’Iole, remporta aussi un vif succès, ainsi que Mlle Barlac, impressionnante dans le rôle de Phénice.

M. Muratore, dans le terrible rôle d’Hercule fut remarquablement puissant ; aussi partagea-t-il avec Mme Litvinne le grand succès de la soirée.

M. Dangès, élégant Philoctète, tint dignement sa place à côté de ses redoutables partenaires et remporta un légitime succès de chanteur et de comédien.

La mise en scène fut, selon la règle toujours observée par M. Raoul Gunsbourg, d’une somptuosité inégalable. Les décors de M. Visconti illustraient à merveille cette remarquable mise en scène que complétaient agréablement les projections lumineuses de M. Frey.

Les chœurs parfaits comme toujours, ainsi que l’orchestre, étaient brillamment dirigés par M. Léon Jehin, qu’il convient d’associer au grand succès qu’a remporté cette remarquable création de Déjanire. […]

Th. Avonde