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Tablettes théâtrales. La Vivandière

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TABLETTES THÉÂTRALES

Belle première hier soir, à l’Opéra-Comique, pour la Vivandière. Le président de la République occupait l’avant-scène de droite avec Mme Félix Faure et sa fille.

M. Poincaré a passé toute la soirée dans la loge présidentielle.

À propos de loge présidentielle, avez-vous remarqué que l’avant-scène du chef de l’État est à gauche, à l’Opéra et aux Français, et à droite chez M. Carvalho ? Vous me répondrez que le fait n’a pas une importance énorme, mais nous devons laisser des documents à la postérité, et nous lui léguons celui-là.

M. Léon Carvalho a monté la Vivandière avec d’autant plus de soins que le regretté compositeur Benjamin Godard n’était plus là pour défendre son œuvre et que le librettiste, M. Henri Cain, fils du célèbre sculpteur, est un ami intime de M. Henri Carvalho.

On doit déjà à M. Henri Cain le livret de la Navarraise, tiré de la Cigarette, de M. Jules Claretie. M. Cain a suivi la nouvelle mode et écrit sa pièce en prose rythmée, comme on le fit pour Thaïs, Ninon de Lenclos, etc.

Il y a des gens qui attendent obstinément la rime absente, mais ils finiront par s’y faire, surtout si les auteurs leur donnent souvent des ouvrages aussi intéressants que la Vivandière.

Les décors sont extrêmement soignés. Le premier acte représente la campagne aux environs de Nancy. Je ne prétends pas que l’on reconnaisse, au premier abord, que Nancy est à quelques kilomètres de là, mais on voit un manoir, une ferme et un village très pittoresque.

Au deuxième acte, nous sommes dans un campement républicain, en Vendée, et, au troisième, dans un village vendéen.

Parmi les soldats de Hoche, citons le vieux sergent grognard, représenté à merveille par l’excellent Fugère ; Mlle Delna, en costume de vivandière, avec le dolman rouge, a créé un type à la fois charmant et réaliste.

On sait que M. Vidal a mis au point l’œuvre posthume de Benjamin Godard. Il a droit d’être cité après le compositeur qui n’a jamais connu, durant sa vie, malgré son incontestable talent, de victoires comparables à celle d’hier soir.

Puisque tous, comme à l’armée de Hoche, ont fait leur devoir, directeur, artistes, orchestre, décorateurs, pourquoi ne mettrions-nous pas tout le monde à l’ordre du jour ?

Ce n’est pas le public qui protestera.

Maurice Ordonneau.

Personnes en lien

Librettiste

Maurice ORDONNEAU

(1854 - 1916)

Baryton

Lucien FUGÈRE

(1848 - 1935)

Chef d'orchestre, Compositeur, Violoniste

Benjamin GODARD

(1849 - 1895)

Œuvres en lien

La Vivandière

Benjamin GODARD

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Henri CAIN

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date de publication : 05/10/23