Saint-Saëns et le prix de Rome
Ce n’est point en raison de la mise hors du concours de la cantate de M. Saint-Saëns que celle de M. Sieg a obtenu le grand prix de Rome. Jusqu’en l’année 1866, les concurrents âgés de plus de vingt-cinq ans auront le droit de concourir, fussent-ils, comme M. Camille Saint-Saëns, dans la situation peu normale d’un candidat se représentant douze ans après son entrée en lice. Il y a en effet douze ans que M. Camille Saint-Saëns briguait pour la première fois le prix de Rome, et alors comme aujourd’hui, il sortait premier du concours d’essai. Depuis cette époque, chacun sait la réputation méritée que s’est acquise ce virtuose du piano, et personne ne s’attendait à le voir se remettre sur les rangs pour le grand prix de composition. Mais M. Saint-Saëns vise au théâtre et par le chemin de Rome ; il s’est donc présenté et le succès paraissait acquis à sa cantate exécutée la première, quand, en dernier lieu, la cantate (n° 5) de M. Sieg est venue révéler autant d’imagination que la cantate n° 1 avait prouvé de talent. Tout aussitôt, par un revirement spontané, le jury a donné le n° 1 au n° 5, et le premier, M. Sain-Saëns a vivement félicité son jeune et heureux rival, qui se trouve être l’un de ses meilleurs amis, et hésitait, au moment d’entrer en loge, à se présenter en face d’un concurrent aussi exceptionnellement dangereux que l’était en effet M. Saint-Saëns.
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Ivanhoé
Charles-Victor SIEG
/Victor ROUSSY
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Ivanhoé (Victor Roussy)
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date de publication : 16/10/23