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Mam'zelle Nitouche

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Mam’zelle Nitouche 

écrite pour Mme Judic par MM. Meilhac et Halévy, avec musique nouvelle du maestro Hervé.

Cet heureux théâtre continue la série ininterrompue de ses succès. Avec Mam’zelle Nitouche, le voilà encore à la tête d’une pièce qui deviendra bi et tri-centenaire !

On doit féliciter les fournisseurs habituels du théâtre (la trinité Meilhac-Millaud-Blum) de l’ingéniosité toujours nouvelle qu’ils apportent à nous présenter MmeJudic sous les aspects les plus différents et les plus inattendus. Grande dame et cocotte dans Niniche, ingénue et victime dans la Femme à papa, servante et riche héritière dans la Roussotte, jeune fille, femme et grand’mère dans Lili, la voici dans Nitouche nonne, étoile d’opérette et dragon ! C’est un vrai kaléidoscope. De plus dans Lili elle jouait du clairon en émule d’Arban, dans Nitouche elle pince de la harpe comme Godefroid lui-même et monte un cheval fougueux comme une amazone des anciens temps... avant la soustraction. Avec cela charmante et fine à son habitude.

À côté d’elle Baron a composé un rôle des plus plaisants et des mieux observés d’organiste de couvent, qui compose des opérettes sous le manteau, — le fait est plus fréquent qu’on ne le suppose. Le personnage est tracé de main de maître et il a valu à l’interprète le plus beau succès de sa carrière. On conçoit difficilement que M. Dupuis, auquel le rôle était primitivement distribué, ait cru devoir le refuser ! Cela fera la fortune de son camarade Baron.

Très bien placé aussi Christian dans un rôle de major-commandant, qu’il joue avec une sobriété à laquelle cet artiste exubérant ne nous avait pas habitués. Le jeune Cooper continue à soupirer les Capoul non sans bonheur.

Nous devons féliciter aussi le maestro Hervé dont la partition est vraiment fine et charmante, avec des aspirations non déguisées vers l’Opéra-Comique. Tout le premier acte, qui se passe dans un couvent, y prêtait d’ailleurs admirablement. Et le compositeur a trouvé là des teintes comico-mystiques absolument spirituelles. Et quel succès pour sa délicieuse chanson du second acte : Cadet et Babet ! Les amateurs de bouffonnerie y trouveront aussi leur compte avec le Soldat de plomb et la Légende de la grosse caisse ; au dernier acte nous nous en voudrions de passer sous silence la jolie Prière à Sainte Nitouche et le duo qui suit, très heureusement conduit au point de vue de la scène. En résumé, voilà de belles recettes en perspective pour tout le restant de l’année.

Personnes en lien

Compositeur, Organiste, Ténor, Directeur de théâtre

HERVÉ

(1825 - 1892)

Œuvres en lien

Mam'zelle Nitouche

HERVÉ

/

Henri MEILHAC Albert MILLAUD

Permalien

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date de publication : 16/10/23