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Lancelot de Joncières

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Depuis longtemps déjà les trouvères et les jongleurs avaient popularisé les chansons de gestes, dont la plus célèbre est la Chanson de Roland, lorsqu’une poésie nouvelle d’un caractère différent se répandit et lui disputa la faveur publique. Cette mettait en lumière un monde étrange de héros inconnus. Artus, Lancelot, Gauvain, Perceval, Tristan avaient la bravoure, mais non la rudesse des barons féodaux : personnages aimables et brillants, voluptueux et mystiques, ils joignaient à un culte exalté pour la Vierge Marie une galanterie raffinée. Autour d’eux s’agitait un peuple de fées et d’enchanteurs ; les prodiges naissaient sous leurs pas : le merveilleux est mêlé à toutes les aventures de leur vie, à leurs combats comme à leurs amours.

C’est en l’année 1155 que paraît avec le Roman de Brut, du Français Wace, l’annonce et le signal de cette révélation poétique : elle se continue, se développe et s’achève vers 1190 par les poèmes de Chrestien de Troyes, qui fut le propagateur français de toutes ces légendes bretonnes et celtiques connues sous le nom générique de « Romans de la Table ronde »

Dans ces romans, Richard Wagner alla chercher, avec la légende du Saint-Graal, Parsifal (Perceval le Gallois) et Tristan et Yseult. Et ce furent peut-être les deux ouvrages les plus parfaitement beaux du grand compositeur allemand.

Et voici que deux librettistes français, Louis Gallet et Édouard Blau, remettent sous nos yeux, dans un drame lyrique représenté hier soir à l’Académie nationale de musique, les aventures merveilleuses de Lancelot de Lac.

[argument de la pièce]. Une nonne accompagne la morte. « Et que me reste-t-il donc ? » s’écrie Lancelot. La voix de Guinèvre répond : « Ce qui me reste… Dieu ! » Et nous pensons au dénouement de Dalila, la pièce d’Octave Feuillet.

Ce livret sans éclat, sans relief, ne pouvait pas beaucoup aider le compositeur. M. Victorin Joncières, l’auteur applaudi du Chevalier Jean et de Dimitri, a fait tout ce qu’il a pu pour insuffler un peu de vie aux personnages falots qui lui étaient donnés. Dans son rêve, il avait entrevu les figures gracieuses de la légende ancienne. Il s’est heurté à une difficulté presque insurmontable. Malgré ses efforts, l’œuvre reste terne et grise. On sent, dans sa partition, comme du découragement.

Mme Delna ne se donne peut-être pas assez de mal dans le rôle de Guinèvre. Par contre, MM. Vagues (Lancelot), Renaud (Artus), Fournets (Alain) et Mme Bosman (Elaine) défendent l’ouvrage avec une vaillance digne d’éloges. 

Montcornet

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Compositeur

Victorin JONCIÈRES

(1839 - 1903)

Œuvres en lien

Lancelot

Victorin JONCIÈRES

/

Édouard BLAU Louis GALLET

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date de publication : 18/09/23