Camille Saint-Saëns. La Princesse jaune

Livre-disque. Bru Zane Label. Collection Opéra français n^o 29.

« Le Japon était à la mode, on ne parlait que du Japon, c’était une fureur » écrit Saint-Saëns en relatant, 40 ans après sa publication, la genèse de La Princesse jaune. Créé le 12 juin 1872 à l’Opéra-Comique, l’ouvrage situe en Hollande une relation amoureuse conflictuelle : Kornélis ne rêve que du Japon et – sous emprise d’un philtre hallucinogène – s’éprend de Ming, princesse fantasmée. Sa cousine Léna se désespère de cette passion et n’ose avouer ses propres sentiments à Kornélis, qui reviendra pourtant à la raison. La partition alterne six morceaux – dont un splendide duo de presque 15 minutes – entrecoupés de dialogues. Saint-Saëns écrira, au sujet des derniers numéros de l’œuvre, qu’ils sont parmi les meilleures choses qu’il ait faites au théâtre. Il reconnaissait toutefois que « cet innocent petit ouvrage fut accueilli avec l’hostilité la plus féroce ». Et pour cause : la modernité du discours, la richesse de l’harmonie, l’innovation dans l’orchestration ne pouvaient que décontenancer public et critique.

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