Quatuor à cordes no 3 en ré mineur
Allegro moderato – Adagio – Scherzo (allegretto) – Finale (largo – allegro leggierro)
Dédié à Térence Hadot, un ami saint-simonien de Félicien David, le Troisième Quatuor en ré mineur fut composé en 1868-1869. Comme les trois autres œuvres que David dédia à ce genre, il est demeuré à l’état de manuscrit. L’époque de composition des quatre quatuors correspond à la fin de la vie du compositeur, qui s’était retiré dans une villa de Saint-Germain-en-Laye et avait cessé de composer des opéras. L’ensemble du Troisième Quatuor est marqué par une grande recherche d’expressivité. Dans l’Allegro moderato initial, les deux thèmes (en ré mineur et en fa majeur) circulent d’un instrument à l’autre. Ces changements de timbre créent des contrastes de couleurs et confèrent une grande vivacité au mouvement, par ailleurs dynamisé par l’écriture en notes répétées de l’accompagnement. L’Adagio en si bémol majeur s’ouvre sur l’énoncé d’un thème éminemment lyrique, auquel succède une section modulante extrêmement agitée. Après une longue plage d’attente, le thème revient aux deux instruments graves, contrepointé par une mélodie de violon. En ré mineur, le scherzo est d’un caractère plus léger. Par les rapides changements d’articulation et de modes de jeux (staccato, pizzicato, avec sourdine, etc.), l’écriture confère une grande plasticité au timbre du quatuor à cordes. Dans le finale aux accents populaires (bourdons, répétitions, interruptions brusques du discours), le matériau thématique passe à nouveau rapidement d’un instrument à l’autre. Avec ses grandes phrases chantantes et ses élans dramatiques, le violoncelle y est tout particulièrement mis à l’honneur.
Permalien
date de publication : 25/09/23
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