Trio pour violon, violoncelle et piano no 1 en mi bémol majeur
Allegro moderato – Molto adagio – Final (Allegretto)
Pour Félicien David, 1857 est l’année du trio avec piano : le compositeur en fait paraître trois chez Meissonier fils. Le premier est dédié à la pianiste Joséphine Martin, créatrice de l’œuvre avec MM. Gros et Lebouc ; elle fut l’élève de Zimmerman au Conservatoire, comme Alkan ou Marmontel. L’œuvre se distingue par son caractère lumineux et sa richesse mélodique. Sur des batteries d’accords, le premier thème de l’« Allegro moderato » est énoncé au violon et repris au violoncelle. Après une transition du piano apparaît le second thème : les deux instruments à cordes s’associent dans un motif ascendant. Le développement contraste par son caractère plus inquiété. Lors de la réexposition, une inflexion mineure du premier thème permet le retour du second dans le ton principal. Le « Molto adagio » débute par un thème « Dolce e espressivo » énoncé par le violon, sur des arpèges du piano. Le violoncelle le rejoint, les deux instruments à cordes se partageant une mélodie effusive, tandis que s’anime le piano. Un chant éploré apparaît au violoncelle, repris au violon, sur des fusées de piano du plus bel effet. Le retour de la première section est suivi d’une coda toute en délicatesse. Le « Final », indiqué « Allegretto », est une forme sonate ; le premier thème virevolte, le second chante – le piano est essentiellement accompagnateur. La coda est sans conteste l’un des plus beaux moments de la partition, par son écriture frémissante et fantastique, au sens romantique du terme, conjuguant rappel du thème dans le suraigu du clavier, trilles et tenues, sur de mystérieuses harmonies.
Permalien
date de publication : 06/09/23
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