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La Nuit et l’Amour

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Formation musicale :

Interlude extrait de l’ode symphonie Ludus pro patria, pour chœurs et orchestre avec récits en vers, créée à la Société des concerts du Conservatoire de Paris, sous la direction de M. J. Garcin (dédicataire de l’œuvre), le 4 mars 1888.

Inspiré du tableau homonyme du peintre français Pierre Puvis de Chavannes, Ludus pro patria (Jeu pour la patrie) d’Augusta Holmès, créé le 4 mars 1888, mêle de manière quasiment fusionnelle les thèmes guerrier et amoureux. Naturellement douée, ambitieuse et passionnée d’arts, Holmès érige ses œuvres de bout en bout sans rien laisser au hasard ; du poème qu’elle rédige (à l’instar de Wagner, son modèle sa vie durant) à la nomination de Mounet-Sully qu’elle exige expressément en tant que récitant. Le choix du genre de l’ode-symphonie – caractérisé précisément par la présence d’un récitant – n’est d’ailleurs pas anodin puisqu’il tend, à sa façon, à gommer les frontières entre l’opéra, la symphonie et l’oratorio, et participe à la recherche de l’idéal d’« œuvre d’art totale » cher au compositeur d’outre-Rhin. La Nuit et l’Amour est un interlude purement symphonique « Andante amoroso molto lento » qui fait écho aux vers tendres et passionnés uniquement déclamés : «  Amour ! Instigateur des extases fécondes ! / Amour ! Ô vainqueur des vainqueurs / Qui fais rougir la vierge au toucher de ton aile, […] / Unis les lèvres et les cœurs ! ». La mélodie principale, énoncée tout d’abord aux violoncelles, se déploie, lyrique, dans un grand crescendo orchestral jusqu’à l’unisson central et son large più forte. On note l’influence du maître allemand dans la manière de tuiler les phrases entre elles, ainsi que dans l’écriture des cordes qui n’est pas sans rappeler le prélude de Lohengrin. Ces pages ont été transcrites par la compositrice pour piano seul sous le titre La Nuit et éditées à Paris par Léon Grus, éditeur.

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