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Roméo et Juliette

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Opéra en 3 actes d'après Shakespeare, créé au théâtre Feydeau.

Lorsque le rideau du théâtre Feydeau se lève sur Roméo et Juliette de Steibelt, le 9 octobre 1793, la pièce de Shakespeare a déjà inspiré un opéra à Benda (1776) et Dalayrac (1792). Au XIXe siècle, les amants de Vérone chanteront encore chez Vaccai (1825), Bellini (1830) et Gounod (1867), pour ne citer qu’eux. Toujours représentée plus de trente ans après sa création, traduite dans plusieurs langues, la partition de Steibelt connaît une fortune remarquable dont témoignent les Mémoires d’outre-tombe de Chateaubriand : « Mme Récamier était à son piano ; l’angelus tintait : les sons de la cloche, “qui semblait pleurer le jour qui se mourait, il giorno pianger che si muore”, se mêlaient aux derniers accents de l’invocation à la nuit de Roméo et Juliette, de Steibelt. » Pourtant, l’Académie royale de musique avait refusé l’œuvre, contraignant le compositeur à convertir les récitatifs en dialogues parlés pour le Théâtre Feydeau. Opéra-comique à sa création, Roméo et Juliette retrouva ses récitatifs pour une représentation à Saint-Pétersbourg en 1817. Le librettiste Alexandre-Joseph-Pierre de Ségur avait mis le drame de Shakespeare en conformité avec les goûts de son temps et les lois de l’opéra-comique, puisque le troisième acte s’achève sur une fin heureuse, avec l’union de Juliette et de Roméo. Mais cette convention s’accompagne de singulières audaces. Ainsi, l’héroïne décide de se suicider (ignorant que le « poison » est un breuvage inoffensif), situation peu commune motivant un récitatif accompagné saisissant. L’orchestre, riche en cuivres, dont deux trombones, sonne avec une modernité dont Berlioz saura faire son miel.