Aller au contenu principal

Méditation

Compositeur(s) / Compositrice(s) :
Date :
Instrument(s) :

Opus 33. Pour piano seul ou violoncelle et piano.

Publiée pour la première fois chez l’éditeur Leduc en 1898, la Méditation de Mel Bonis est dédiée à Mme Jeanne Monchablon, une amie proche de la compositrice. Cette page au lyrisme soutenu se présente comme une ample mélodie accompagnée – notons que l’œuvre existe aussi dans une version pour violoncelle ou violon et piano, conçue simultanément par la compositrice. L’accompagnement déroule une ligne de doubles croches legato quasi-ininterrompue qui installe une grande régularité rythmique d’un bout à l’autre de la pièce. Combiné à un mètre à trois temps, ainsi qu’au balancement mélodique initial en rythme pointé – récurrent tout au long de l’œuvre –, ce système d’écriture fait ici songer au genre de la berceuse ou de la barcarolle. Au climat méditatif du début, contenu dans une nuance piano, succède progressivement une atmosphère plus tendue. Le discours est d’abord coloré par des chromatismes et ponctué par des doublures ou échanges expressifs entre la mélodie et des motifs de contrechant. Des élans lyriques aux contours plus affirmés sont ensuite portés par un jeu pianistique davantage en dehors – doublures à l’octave, utilisation du registre aigu, nuances forte. Le déroulement formel de l’œuvre obéit à la même logique d’intensification de l’expression : son schéma ternaire est perturbé par un retour tronqué de la section initiale, qui cède la place à de nouvelles envolées passionnées. Après un retour au calme, la pièce s’achève sur une coda suspensive et dépouillée, fondée sur la répétition d’un même motif, et introduite par une couleur modale fugace inattendue.