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Suite dans le style ancien op. 127

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Formation musicale :

Version pour flûte, violon, alto ou clarinette et piano (op. 127/ 1) : 1. Prélude – 2. Choral – 3. Fuguette – 4. Divertissement ; version pour piano à quatre mains (op. 127/ 2) : 1. Prélude – 2. Fuguette – 3. Scherzando ; version pour septuor à vent (deux flûtes, hautbois, clarinette, cor et deux bassons, op. 127/ 3) : 1. Prélude – 2. Fuguette – 3. Choral – 4. Badinage

Comme la plupart des suites de Mel Bonis, la Suite dans le style ancien existe en plusieurs versions qui se distinguent par le nombre des mouvements, leur ordre et intitulé, ainsi que par des détails d’écriture. Un Prélude et Fuguette pour orgue à pédale de 1913-1914, resté à l’état de manuscrit, en constituerait la première trace. Si la version pour septuor à vent porte la date de 1928, on ignore l’année de réalisation des deux autres moutures. Le titre affirme l’esthétique néo-classique de la partition. Cependant, il ne s’agit pas d’une succession de danses, même si le rythme de la Fuguette rappelle la gigue. L’alternance des tempos des deux versions de chambre (lent-vif-lent-vif) et la présence d’un mouvement fugué en deuxième position rappellent plutôt la sonata da chiesa. Deux mouvements regardent vers des genres associés à la tradition germanique : la Fuguette, dont la brièveté et le caractère primesautier ont sans doute motivé le suffixe diminutif (la pièce respecte sinon les principes de la fugue traditionnelle, l’un de ses passages traitant de surcroît le sujet en renversement) ; le Choral, dont le thème fait l’objet de quatre variations. Mais les syncopes du sujet de la Fuguette créent un déhanchement inimaginable deux siècles plus tôt. Le thème du Choral comporte trois phrases irrégulières, respectivement de 3, 3 et 4 mesures. Son harmonisation reflète la volonté de styliser l’ancien en reprenant un vocabulaire archaïsant (les degrés faibles, en particulier), mais pas la syntaxe du modèle. De fait, si Mel Bonis s’inspire de la musique baroque, elle introduit aussi des éléments qui floutent, voire distordent l’archétype.