Théâtres. Psyché

THÉÂTRES
Opéra-Comique. — Psyché, opéra-comique en trois actes, paroles de M. Jules Barbier et Michel Carré, musique de M. Ambroise Thomas. [...]

[Résumé de l’intrigue]

Sur cette vieille fable ingénieusement rajeunie, M. Ambroise Thomas a écrit une musique où l’harmonie l’emporte sur la mélodie, mais qui s’élève souvent, surtout dans les chœurs, à un style d’une grandeur et d’une grâce antiques. – Au premier acte, nous citerons l’hymne à Vénus, empreinte d’un religieux caractère, et un grand duo entre Éros et Psyché, tendre, ému, troublé, tout palpitant de passion. – Le second acte s’ouvre par un chœur de nymphes qui a la fraîcheur d’un paysage de Théocrite. Il y a de tout dans ce ramage enchanteur de voix, d’instrumens et d’éclats de rire : des cris d’oiseaux, des murmures d’eaux vives, des bruissemens de feuilles, des notes de flûte pastorale, des babillages de naïades riant et jasant dans les roseaux rougis par l’aurore. – Les couplets de Mercure, alertes et sautillants comme les talons ailés du Dieu qui les chante, un duo d’amour, et une invocation au sommeil, pleine de mollesse et de langueur voluptueuses, complètent cet acte, qui est de tout point le meilleur de la partition. – Le morceau saillant du troisième acte est l’impétueux récit d’Éros, glorifiant sa puissance et sommant Jupiter de lui donner Psyché en mariage. Cet air de triomphe a la fière tournure d’une ode musicale ; il m’a rappelé ce bas-relief du musée de Naples, où l’on voit l’Amour, le poing sur la hanche, sonner de la trompette, la face tournée contre le ciel.

[Critique des interprètes.]

PAUL DE SAINT-VICTOR