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Le Cinq mai op. 6

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En 1830, Berlioz écrivit un poème sur la mort de Napoléon Ier, l’un de ses héros. Mais pour rendre hommage à l’empereur, il préféra mettre en musique des vers de Pierre-Jean de Béranger. Composée à une date imprécise, l’œuvre pour basse solo, chœur et orchestre était en tout cas terminée à l’automne 1835, puisqu’elle fut créée le 22 novembre de cette année au Conservatoire de Paris sous la direction de Narcisse Girard. La musique est modelée sur le texte de Béranger, lequel dramatise le moment où le narrateur apprend la mort de l’empereur, décédé le 5 mai 1821. Après la sombre introduction orchestrale, la voix soliste énonce le premier couplet sur un ton solennel, mais accompagnée de figures de cordes stylisant le mouvement des vagues. L’augmentation de la tension va de pair avec l’amplification de l’effectif : basses du chœur sur le troisième couplet, plus emphatique ; ajout des ténors pour les deux derniers couplets, qui de surcroît s’enchaînent. Au moment de la révélation tragique (« Quoi ! lui mourir ! ô gloire, quel veuvage ! »), les voix et l’orchestre énoncent des motifs plaintifs, tandis que la grosse caisse imite des « coups de canon lointains ». La basse solo chante la fin de la strophe sur une psalmodie résignée. Le refrain (« Pauvre soldat, je reverrai la France ; la main d’un fils me fermera les yeux ») participe lui aussi à la dramatisation, car il fait l’objet de variantes, dans son accompagnement et son effectif vocal. La basse chante les deux premières occurrences, le chœur d’hommes la troisième, les voix de femmes entrant seulement lors du dernier refrain.