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L' Impériale op. 26

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Berlioz composa cette cantate à double chœur en 1854, pour qu’elle soit créée l’année suivante lors de l’Exposition universelle à Paris. On l’entendit partiellement le 15 novembre 1855 au Palais de l’Industrie, puis dans sa totalité les 16 et 24 novembre. Plus de mille deux cents choristes et instrumentistes dirigés par six chefs (avec, en sus de Berlioz, Tilmant, Bottesini, Hellmesberger, Vautrot et Hurand, équipés du nouveau métronome électrique de Verbrugghe) firent retentir le texte du capitaine Pierre-Chéri Lafont devant quarante-huit mille auditeurs. Berlioz put à juste titre s’enorgueillir d’un « concert babylonien », qu’il décrit à sa sœur Adèle le 17 novembre : « Quant à l’aspect de ces quarante mille spectateurs-auditeurs, à ces costumes, à ces uniformes de tous pays étagés sur un triple amphithéâtre, à ces lustres, à ces trophées, à ce bruissement d’enthousiasme qui roulait comme le bruit de la mer, je n’essayerai pas de t’en donner une idée. » Afin de faciliter la synchronisation de masses considérables, il avait privilégié une écriture essentiellement verticale, exploitant les contrastes de timbres et d’intensité, l’alternance et l’opposition des groupes (la partition précise que le deuxième chœur doit être beaucoup plus nombreux que le premier et que, dans une petite salle, un quatuor de solistes doit se charger du premier chœur). Grâce à cette partition monumentale célébrant la gloire de l’empereur Napoléon III (auquel elle est dédiée), Berlioz espérait obtenir le titre d’Officier de la Légion d’honneur. Une distinction qui lui fut accordée… en 1864.