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Quatuor à cordes no 3

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Formation musicale :
Instrument(s) :

Ce troisième quatuor à cordes témoigne de la recherche d’une esthétique capable de refléter les contradictions internes du compositeur. Marqué par la fougue, la passion, parfois jusqu’à l’outrance qui pousse l’art de chaque instrumentiste dans les derniers retranchements de la difficulté technique, c’est un manifeste de l’art éminemment sensible et affectif de Durosoir, placé sous l’autorité de son exigence intellectuelle. Sa manière très personnelle de triturer sa pensée musicale en tous sens lui permet d’en épuiser la substance en même temps qu’il ouvre en permanence l’œuvre sur de nouvelles pages d’imagination et d’expression. Les trois mouvements s’apparentent par l’éthos et la structure : séquences très contrastées quant aux tempi, aux textures et aux affects (mouvements 1 et 3) ; recherche de sonorités particulières et de timbres instrumentaux inouïs, création d’atmosphères opposées (2 et 3) ; retour obstiné de tempi rageurs (« Rapide et fiévreux. Halluciné »), conclusions inattendues. Travail minutieux et savant, architecture complexe et forte, rappel de thèmes venus d’ailleurs, tout est inquiétude, remise en cause du déjà fait, désarroi, même. La conclusion totalement inattendue (« Beaucoup plus lent » de 24 mesures, après l’emportement parfois violent des 204 mesures précédentes) est une séquence totalement désespérée inaugurant une mélodie de cinq notes, naïve comme une prière, séquence peuplée de réminiscences du premier mouvement transfigurées par ce tempo, comme les images du passé peuvent l’être par la nostalgie du souvenir.