Quatuor à cordes no 1 en fa mineur
Cette œuvre comporte quatre mouvements. L’« Allegro moderato » est parcouru par quatre motifs (dont se souviendront les autres mouvements) qui imposent à tour de rôle la prééminence de leur douceur chromatique ou de leur caractère rythmique volontaire et ombrageux. Le Scherzo, « Très vif et très léger », adopte la forme traditionnelle ABA. L’extrême raffinement de l’écriture instrumentale, bruissement ténu tout en trémolos, fait de ce mouvement un vaste frémissement poétique. Au centre s’élève une sorte de chant syncopé et inquiet (mention « Mystérieux, pp »), que le thème A interrompt par deux fois, avant son retour en conclusion. Les chromatismes descendants de l’Adagio « Lento, molto espressivo », lui confèrent un caractère profondément triste et désolé. Les combinaisons d’écriture se font toujours plus complexes et la texture plus dense et arythmique. Un éphémère « Allegretto non troppo » s’éclaire d’une soudaine tonalité en dièses qui ramène de brefs échos d’un motif de l’Allegro. Les plaintes du « Lento » reviennent et confirment le caractère profondément dépressif de ce mouvement. Le Final, « Allegro appassionato » est placé sous l’autorité d’un thème très diatonique, qui résonne comme un impératif. Ce train vif et volontaire vient, au bout d’une centaine de mesures, buter sur un thème aux allures de choral. Au lieu de la conclusion brillante que laissait augurer le retour du premier thème, le mouvement se termine sur six mesures très lentes, d’une humble religiosité.
Colloques et études
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date de publication : 06/09/23
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